Musique - Musik

Instant musical de la nuit avec... "la Pavane" de Gabriel Fauré.

Instant musical de la nuit avec... Il y a ces morceaux classiques ou ces chansons qui prennent aux tripes certains soirs sans trop savoir pourquoi, et qui rappellent une minute, un instant, qui convoque un souvenir presque parfait.

J’aime les écouter, les yeux fermés, et à mon tour je convoque ma mémoire, parfois défaillante, pour retrouver les sensations, le goût, la réalité presque.
J’aime ce pouvoir de la musique sur moi. Une vie sans musique, est-ce vraiment possible ?

Je me suis rendu compte que j’en écoutais énormément, et que chaque seconde de chaque note avait sa signification, son utilité, son bonheur !
Et moi, j’aime toutes les musiques, tous les styles. De Joe cocker à Bach en passant par Jimmy Hendrix et Nat King Cole, je réussis à trouver dans chaque note de musique une source de vie, de joie, de réconfort, de bonheur et de motivation.

Simplement, j’y pensais ce soir, et je voulais dire ma reconnaissance éternelle à la musique... avec  une des mélodies les plus célèbres de la musique classique, la Pavane de Gabriel Fauré.
Gabriel Fauré a beaucoup écrit pour le piano, composé des mélodies célèbres, un Requiem prière pour les morts que l’on entend souvent encore aujourd’hui et cette fameuse Pavane.

La Pavane, une mélodie charmante, qui se retient facilement. Fauré lui-même disait en 1887, au moment de la composition : "Tout ce que j’ai pu composer de nouveau c’est une Pavane, soignée, je vous le jure mais pas autrement importante".

Une pavane est une danse lente.

A la base, quand elle est créée en 1888, la Pavane est écrite pour un petit orchestre et puis quelques semaines plus tard, Gabriel Fauré ajoute un chœur.
Il dédie cette œuvre à Elisabeth de Riquet de Caraman-Chimay Comtesse Greffulhe, une amie du poète Robert de Montesquiou, c’est d’ailleurs lui qui présente Fauré à la comtesse.

Une belle femme, passionnée par la littérature, la peinture, la poésie et par la musique, elle a pris des cours de piano avec Franz Liszt. C’est pour elle que Gabriel Fauré compose sa Pavane. Il était un peu amoureux.

Montez le son, fermez les yeux et laissez-vous envahir par la musique et le rêve...

Dans la série des grands compositeurs : Gabriel Fauré.

Dans la série des grands compositeurs : ce soir, Gabriel Fauré.

Gabriel Fauré est né à Pamiers, Ariège, midi-Pyrénées, dans le sud de la France le 12 mai 1845. Il a été le cinquième fils et le plus jeune de six enfants de Toussaint-Honoré Fauré et Marie-Antoinette-Hélène Lalène - Laprade.

Gabriel a été envoyé pour vivre avec une mère adoptive jusqu'à ce qu'il ait quatre ans. Lorsque son père a été nommé directeur de l'école normale d'instituteurs, un collège de formation des enseignants, à montgauzy, près de Foix, en 1849, Fauré est revenu vivre avec sa famille.

Le Jeune Fauré jouait souvent de l'harmonium à la petite chapelle attachée à l'école où son père était directeur. Une vieille aveugle l'a entendu et a dit à son père qu'il devrait envoyer son garçon dans une bonne école de musique.

À l'âge de neuf ans, Fauré a été envoyé dans un collège de musique à Paris, où il a été formé pour être organiste et maître de chapelle. Parmi ses professeurs, c'était Camille Saint-Saëns, qui est devenue un ami de la vie.

Pendant la guerre franco-Prussienne de 1870, Fauré s'est porté volontaire pour le service militaire. Il a pris part à l'action pour lever le siège de Paris, et a vu l'action au Bourget, Champigny et Créteil. Il s'est vu attribuer une croix de guerre.
En janvier 1877, la sonate pour violon de Fauré no. 1, a été réalisé lors d'un concert de la société nationale avec un grand succès, marquant un tournant dans sa carrière de composition à l'âge de 31 ans.

En 1883, Fauré se marie avec Marie Fremiet, la fille d'un sculpteur de renom, Emmanuel Fremiet. Le mariage était affectueux, mais marie est devenue rancunière des absences fréquentes de Fauré et de ses affaires, alors qu'elle est restée à la maison.
Fauré et sa femme ont eu deux fils. Le premier, né en 1883, Emmanuel Fauré-Fremiet, est devenu biologiste de la réputation internationale. Le deuxième fils, Philippe, né en 1889, est devenu écrivain ; ses œuvres comprenaient des histoires, des pièces et des biographies de son père et de son grand-Père
Fauré est devenu professeur de composition au conservatoire de Paris en 1896, où il a enseigné à plusieurs étudiants qui sont devenus d'importants compositeurs français, dont Maurice Ravel et Nadia Boulanger.

Il est devenu un succès à son âge moyen, tenant les importants postes d'organiste de l'église de la Madeleine et directeur du conservatoire de Paris. Cependant, Fauré manquait de temps pour composer, alors il s'est retiré à la campagne pendant les vacances d'été pour se concentrer sur l'écriture de la musique.
Fauré a commencé à perdre son audience vers 1902, et il l'a gardé secret de tous sauf ses amis les plus proches. De 1905 à 1905, il était directeur du conservatoire de Paris et membre du jury d'examen, donc chaque année il devait auditionner des étudiants et prétendre qu'il pouvait entendre la musique qui était jouée.

Par ses dernières années, Fauré a été reconnu en France comme le premier compositeur français de sa journée. Un hommage musical national sans précédent s'est tenu pour lui à Paris en 1922, dirigé par le président de la République Française.

Fauré est mort à Paris d'une pneumonie le 4 novembre 1924 à l'âge de 79 ans, il a reçu un enterrement de l'état à l'église de la Madeleine et est enterré au cimetière de Passy à Paris.

Gabriel faure

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec... "On doit tous apprendre un jour ou l'autre..."

The Korgis est un groupe anglais né à la fin des années 70, composé de James Warren au chant, Andy Davis à la batterie, Stuart Gordon à la guitare et Phil Harrison aux claviers.
Tout commence quand Warren et Davis se croisent pour la première fois au sein du groupe Stackridge.

Groupe malheureusement sans grande envergure qui voit les deux compères quitter le groupe rapidement.

Et c’est seulement 4 ans plus tard, en 1979, qu’ils ont la géniale idée de former "The Korgis", en référence aux chiens dont la Reine raffole.
Ils sortent plusieurs singles cette année là dont "If I had you" et le titre cartonne immédiatement.

Mais c’est un an plus tard que va sortir le 2 ème abum qui lui contient le titre interstellaire "Everybody’s got to learn sometime", single qui sera non seulement leur plus gros succès, mais qui peut être considéré aujourd’hui comme l’un des 20 singles les plus marquants de la décennie 80.

L’album suivant "Sticky George" ne connaîtra malheureusement pas le même succès, ce qui provoquera des tensions avec la maison de disque et leur mise à la porte au final.
Ce qui sonnera le glas de ce groupe mythique au répertoire peu connu mais de très bonne qualité si l’on se réfère à ce qui se faisait dans ces années là.
Warren repartira seul dans l’aventure musicale sans gros succès.

Discographie (entre autres...) :

• If I had you 1979
• I just can't help it 1980
• Every body’s got to learn sometime 1980
• I just can’t help it 1980
• If it’s allright with you baby 1980
• Dumb waiters 1980
• Rovers return 1980
• That was my big mistake 1981
• All the love in the world 1981
• Don’t look back 1982
• True life confessions 1985
• Burning questions 1985

En 1980, ils signent ce titre d'une inspiration lyrique incroyable et qui restera comme l'un des plus beaux Ultimate Slow de cette fin de XX ème siècle. Leur Chef d'Oeuvre ! Magistral !

 

 

En 1980, ils sortent ce superbe titre. Décidément, ils ne ressemblent vraiment à aucun autre groupe de leur génération et c'est toute leur force !

Instant musical de la nuit avec... comment révéler la beauté de la musique en la simplifiant ou le Boléro de Maurice Ravel.

Instant musical de la nuit avec... comment révéler la beauté de la musique en la simplifiant ou le Boléro de Maurice Ravel.

Époque  : 1910-1950,
Effectif   : Grand orchestre sans soliste,
Genre    : Poème/Suite symphonique,
Durée    : Modérée,
Qualité   : 4/5 Oeuvre de longueur modérée Orchestre

De quelle musique s'agit-il ?

A l'origine le Boléro est une danse noble espagnole à trois temps, apparue à la fin du XVIII ème siècle, et son principe, proche de la Valse, a été repris en musique classique comme de nombreuses danses aristocratiques ou populaires. Il s'agit certainement de l'œuvre la plus connue du grand public de Maurice Ravel. Elle a été composé et créé en 1928 dans un but chorégraphique et dure approximativement une quinzaine de minutes. Le Boléro n'est pas un poème symphonique, ni une suite de ballet, et encore moins une ouverture. On le classerait dans les essais pour orchestre. En effet, il n'y a pas d'histoires ou de personnages, de variations ou de changements de tempo, c'est une musique purement abstraite, sans autre but qu'elle-même, à l'exception de l'accompagnement d'une danseuse. Il s'inscrit cependant dans les habitudes de Ravel, alors très inspiré par l'Espagne.

Mais cette fois-ci, pas de couleurs chatoyantes, de péripéties poivrées et enivrantes, une simple danse, ou plus exactement une marche, monotone et mécanique, qui devient de plus en plus insistante, et finalement de plus en plus chargée de sens. C'est la grande force de l'œuvre, grâce à une orchestration impeccable, comme souvent chez Ravel, l'auditeur est obligé de ne pas s'arrêter à l'aspect robotique, pâle, et vide de cette œuvre inlassablement répétitive. Ici, même si le thème ne varie pas, même si le rythme ne change pas, les sensations changent de par les modifications des instruments qui interviennent, et des recouvrements qu'ils opèrent les uns sur les autres. Là où ce travail est souvent difficile à révéler, et est souvent de peu d'intérêt esthétique, il ravit la première place dans le Boléro !

La clairvoyance de Ravel est de connaitre la complexité qu'a atteinte l'orchestration à cette époque, et le fait qu'elle empiète sur la clarté des œuvres composées. Il propose alors d'évacuer une partie du matériau principal, pour sublimer ce qui n'était visible que confusément. Le Boléro représente l'acceptation de l'excès de complexité, et la volonté de le réduire en orientant différemment l'œuvre. La musique de l'époque était déjà consciente de ce phénomène, une espèce de saturation, et même un dépassement du seuil de saturation, et c'est pourquoi elle était en crise. Ravel propose une autre solution que ses contemporains (Stravinski, Schönberg, et les nouvelles harmonies (atonalisme, sérialisme, dodécaphonisme, etc.); Satie et le minimalisme ; Prokofiev, Khatchaturian et l'expressionisme ; Mahler et Chostakovitch, la démesure ; Sibélius et la "pureté", etc.). Il choisit la clarté.

C'est sans doute cette nouvelle direction prise par Ravel qui explique le succès de ce Boléro. Là où les autres pêchent tous par excès d'intellectualisme, rivalisent par constructions et théories complexes, raisonnent en mégalomanes ou en esthètes incompris, Ravel a compris que la musique avait besoin d'un renouveau clair, d'une simplification qui élimine le superflu car la totalité était devenue insoutenable. Fort heureusement l'œuvre reste éminemment thématique, même si le thème ne subit ni variations, ni évolutions, il vit grâce aux instruments qui le récitent.
Je sais, une fois de plus... mais c'est ainsi, quand on aime, on ne compte pas... et cette fois je vous explique ce Boléro...

Sylvie Guillem et le Bolero de Ravel sur une chorégraphie de Maurice Béjart... tout est réuni pour hypnotiser et donner de la joie et du plaisir. Sylvie Guillem est une danseuse de ballet fascinante, la meilleure à mes yeux...Le Boléro de Ravel, cette oeuvre envoûtante et magique, unique dans l'histoire de la musique... Maurice Béjart, ce chorégraphe de génie, l’un des maîtres de la danse contemporaine...

Je vous le dit, tout pour vous laisser emporter très loin de la réalité sordide de notre monde.

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec... Le Grand Bazar... et sa superbe chanteuse.

Matia Bazar, groupe italien d’origine, voit le jour en 1975 du côté de Gênes et se compose au départ d’Aldo Stellita, Piero Cassano et Carlo Marrale accompagnés par la chanteuse Antonella Ruggiero.

Ce groupe, à cheval sur 2 époques distinctes en terme de courants musicaux, aura su faire la jonction parfaite, tant au niveau des influences qui inspireront leurs créations, qu’au niveau sonorités qu’ils feront évoluer au fil des années.

Très prolifique en termes d’écriture, de nombreux titres verront le jour en l’espace de 15 ans. De "Solo Tu" en 1977 qui les révèle au monde entier, en passant par "Vacanza romane", "Souvenir", "Noi", "Stringimi" et bien d’autres, qui les confirmeront comme un des groupes incontournables de la décennie 80.

Mais c’est le désormais cultissime "Ti Sento" qui les fera entrer définitivement dans la postérité en 1985 au niveau mondial.

Matia Bazar restera comme l’un des groupes les plus prolifiques des 30 dernières années et un des rares à a voir su faire aussi bien la transition entre les années 70 et 80.

Discographie (entre autres...) :

• Ma perchè 1976
• Solo tu 1977
• Mr Mandarino 1977
• E dirsi ciao 1978
• Raggio di luna 1979
• C'e tutto un mondo interno 1979
• Italian sinfonia 1980
• Il tempo del sole 1980
• Fantasia 1982
• Vacanze romane 1983
• Elettrochoc 1983
• Aristocratica 1984
• Souvenir 1985
• Ti sento 1985
• Noi 1987
• La prima stella della serra 1987
• Mi manchi ancora 1987
• Stringimi 1989
• Volo anch'io 1991
• Fantasmi dell' opera 1991
• Piccoli giganti 1992
• Dedicato a te 1993
• Svegli nella notte 1993
• Quando non ci sei 1997

Matia Bazar et Antonella avec en 1977, "Solo tu", l'énormissime titre qui va les révéler pour de bon. Ils signent ici tout simplement l'un des titres parmi les plus emblématiques de cette fin 70 et s'offrent par la même occasion un premier succès de classe planétaire. Magistral !

 

En 1985, c'est "Ti Sento" c'est tout simplement leur Chef d'Oeuvre ! Ils livrent ici tout simplement l'un des plus gros hits Dance de la décennie, un titre oufissime qui les fait rentrer définitivement dans la légende musicale des années 80. Tout simplement remarquable !

Instant musical de la nuit avec... L'imposante chevauchée d'esprits guerriers ou "La Chevauchée des Walkyries" de Richard Wagner.

Instant musical de la nuit avec... L'imposante chevauchée d'esprits guerriers ou "La Chevauchée des Walkyries" de Richard Wagner.

Époque  : 1870-1910,
Effectif   : Orchestre symphonique sans soliste,
Genre    : Poème/Suite symphonique,
Durée    : Courte,
Qualité   : 4/5 Oeuvre courte Orchestre.

De quelle musique s'agit-il ?

En général il est difficile d'évaluer un extrait instrumental d'opéra, et il est aussi difficile de l'apprécier. Cela pour la principale raison qu'étant un extrait d'un tout cohérent, il est partiel et ne permet pas de comprendre ou entendre toutes les idées qu'il incarne. Il existe fort heureusement des exceptions, et la chevauchée des Walkyries en fait partie, bien que pas totalement.
Extrait de la Walkyrie (Acte III, scène 1), opéra créé en 1870, second du cycle de l'Anneau du Nibelung, il met en scène les walkyries, qui sont des divinités nordiques, incarnées en des vierges guerrières, aux ordres d'Odin. La chevauchée intervient après une grande bataille à la suite de laquelle les Walkyries emportent les âmes des héros morts au Walhalla. Il s'agit d'une pièce de grande qualité, même si elle pèche par excès de masse dans son final.

La pièce est d'une structure assez simple, répétitive et d'ampleur croissante. Ses grandes qualités résident dans sa fougue impérieuse, romantique et héroïque, son orchestration suffisamment aérée, utilisant les vents avec clairvoyance et pertinence pour créer des effets de volutes, de nuages de poussière, ou de cheveux balancés par les vents, ses motifs au violons qui reprennent inlassablement l'idée du piétinement des chevaux. On regrette simplement un excès dans la répétition et l'intervention trop pataude des cuivres, qui n'apportent pas vraiment plus de puissance, simplement plus de poids. C'est le moyen que Wagner a choisit pour clore cette chevauchée infinie : on est loin de la subtilité du final de Tannhäuser.

Très bonne écoute de "La Chevauchée des Walkyries" de Richard Wagner joué par le London Philarmonic Orchestra, sous la direction de Alfred Scholtz.

Instant musical de cette soirée avec... attention, un monument de la musique classique ! Rien que cela...

"L’Or du Rhin" de Richard Wagner – Scène 1.

L’or du Rhin est le premier des quatre opéras qui composent la "tétralogie" de Wagner, réunis sous le nom de "Der Ring des Nibelungen" (l’anneau du Nibelung), grande fresque inspirée de la mythologie germanique et nordique. Le premier opéra, "L’or du Rhin", est en réalité plus un prologue aux trois opéras suivants, qui sont "La Walkrie", "Siegfried", et le "Crépuscule des Dieux".

Voici donc la première scène de "L’Or du Rhin"… Montez le son pour apprécier la beauté de l’ouverture, qui commence très doucement, comme si la nature s’éveillait, pour ensuite laisser libre cours aux rutilants flots du Rhin ! On entend juste après les trois filles du Rhin se divertir dans l’eau, avant qu’elles ne soient dérangées par un nain peu attirant qui tente de les séduire ; l’arrivée de ce nain correspond à celle d’une musique peu agréable, à son image… Le nain tente donc de faire céder ces belles, qui ne font que se moquer de lui, ce qui a tendance à l’énerver… Soudain, on voit scintiller l’or au fond du Rhin (13:57)… Cela interloque le nain, qui se demande ce que c’est. Les trois sœurs lui expliquent donc qu’il s’agit de l’or du Rhin, et que celui qui parviendra à forger un anneau avec détiendra un immense pouvoir…. à condition de renoncer à tout amour! Elles pensent ne pas risquer grand chose en lui dévoilant ce secret, puisque le nain est manifestement un "love addict", lui qui les pourchasse depuis un moment… Sauf qu’il ne s’agit pas tant d’amour que de désir sexuel… Le nain, tenant sa vengeance, renonce à l’amour (21:10), dérobe l’or, et s’enfuit, laissant les trois sœurs à leur désarroi…

Je vous laisse en la compagnie du Berliner Philarmoniker, dirigé par Georg Solti !

Dans la série des grands compositeurs : Richard Wagner.

Qui était-il ? Quelle était sa musique ?

Compositeur Allemand né en 1813 et mort en 1883, Wagner est un nom de l'univers de la musique extrêmement connu. Son poids dans l'imaginaire des mélomanes est bien souvent immense, et bien souvent disproportionné, entraînant des réactions soit proprement fanatiques soit déplorablement acerbes. Il faut dire que le personnage est entré dans des débats plus politiques et théoriques que véritablement artistiques ou esthétiques, aussi quand on parle de sa musique il est difficile d'éviter les lieux communs. Nous allons pourtant essayer.

Wagner est avant tout persuadé d'avoir la vocation d'écrivain ou de dramaturge. Il voudrait avant tout écrire des pièces de théâtre dramatique plus que de la musique. Ce point est important pour comprendre son esthétique. En effet, cela explique de nombreux points de son esthétique musicale : tournée vers l'opéra, lui conférant un sérieux qu'il n'avait pas jusqu'alors (avant Wagner on allait à l'opéra comme nos contemporains vont au cinéma, c'est-à-dire sans but artistique, mais simplement comme divertissements ou points de rassemblement), visant (de façon mégalomane) l'œuvre d'art dite "totale" (dans la musique, le texte, et l'histoire), peuplée de personnages musicaux (les leitmotive) s'ajoutant ou redoublant les protagonistes de l'opéra, ponctuée par les retournements de situations, des drames, des développements, des gradations, des entrées ou des sorties franches, une activité permanente, des décors, des machines, etc.. tout l'appareil théâtral moderne.

Puisque ce site est consacré à la musique classique orchestrale, l'auteur manque d'éléments pour commenter de façon complète la musique de Wagner. Néanmoins de nombreuses pièces musicales indépendantes permettent d'apprécier correctement cette esthétique, tout comme l'influence qu'il aura eût sur d'autres compositeurs, qu'ils se réclament de lui ou non. Une composante essentielle et particulièrement novatrice chez Wagner nous semble être le souci de la construction musicale. Même s'il rejoint ainsi la longue tradition germanique, il la développe très largement de par l'ampleur de ses constructions. Reprenant les leçons de la fantastique de Berlioz, Wagner utilise franchement les cuivres, confirmant ainsi le rôle qu'ils avaient acquis, comme une entité orchestrale propre, au même rang que les classiques cordes et vents. La répétition de motifs par une partie de l'orchestre pendant que d'autres développent les thèmes principaux nous semble une constante particulièrement ingénieuse. Elle réaffirmera son génie dans certaines symphonies de Bruckner. Cependant elle renferme également le piège de la lourdeur : à trop superposer des motifs, on peut saturer l'auditeur. Ce qui séparera la lourdeur de la magnificence sera, comme souvent, la pertinence des motifs et des thèmes proposés. A titre d'exemple nous pouvons opposer l'ouverture géniale de Tannhäuser au dégoulinant Prélude de Tristan et Iseult.

De manière générale la musique de Wagner est peu mobile, mais elle comble cette lacune par une dimension d'immensité et de plénitude. Elle sait construire, progressivement mais inéluctablement, des édifices colossaux, vivant mais tellement grands qu'ils ne peuvent bouger facilement. Ces caractéristiques se retrouvent dans de nombreux symphonies de Bruckner, dont on peut dire (de façon peut-être exagérée) qu'elles sont les symphonies que Wagner n'a jamais pu composer. Même la chevauchée de Walkyries, qui se veut pourtant vive et dynamique, comporte ces éléments structurels qui nous font plus penser à un défilé de soldats en cuirasses et armures, plutôt qu'à des chevaux galopants.

Une autre grande idée de Wagner est celle des leitmotive, même s'il s'agit plus d'une extension du concept d'idée fixe de Berlioz. Le thème représentant un personnage musical qui vit et qui se métamorphose au cours d'une œuvre, tout en revenant de façon inattendue mais opportune, s'intégrant ou d'opposant à d'autres personnages ouvre un nombre considérable de possibilités esthétiques. Mais là encore, l'efficacité du thème choisi est cruciale.Pour ce point Wagner a souvent la bonne intuition, même si elle manque parfois de diversité. Ce concept sera repris par beaucoup de contemporaines ou d'héritiers (Strauss, Mahler, Bruckner), et on définira souvent une musique comme "wagnérienne" si elle contient les éléments précédents (immensité, construction et leitmotive).

Cette esthétique est cependant assez exclusive. Elle laisse peu de place à la respiration ou à l'alternative. Elle entraîne donc un certain sectarisme regrettable (opposition Wagner, Strauss, Mahler, avec Verdi, Saint-Saëns, Tchaikovsky), qui favorisera heureusement les nouvelles directions (Debussy, Ravel, Prokofiev, etc..) ou les synthèses constructives (Rimski-Korsakov, Magnard, Dukas, Bantock, etc..). En ce sens Wagner a été un grand acteur de l'histoire de la musique.

Richard wagner

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec... "Ils ne supportent pas les grass' mat...!"

Matt Bianco est un groupe d’origine anglaise formé en 1983.
Il comprenait à la création Kito Poncioni à la basse, Danny White aux claviers et Mark Reilly au chant.
La chanteuse Basia Trzetrzelewska n’arrivant qu’un peu plus tard.

C’est l’album "Whose side are you are" qui les révèle aux yeux du monde entier avec les singles phare "Get out of your lazy bed" et "More than i can bear", album à la sonorité très particulière avec des influences très marquées mêlant jazz et rythmes latinos.
Album unique car le groupe se sépare aussitôt après la réalisation de ce dernier pour entamer des carrières solo.
Carrières solos qui avorteront toutes sauf pour Basia Trzetrzelewska et Danny White qui ont l’heureuse idée de s’associer et de créer le groupe "Basia" qui connaîtra un réel succès aux Etats-Unis.

Seul Mark Reilly continue l'aventure Matt Bianco avec Mark Fisher (ancien des "Wham") dont le deuxième album, sans titre, comprend le single "Yeh Yeh" qui sera leur dernier tube notoire.

Discographie (entre autres...) :

• Get out of our lazy bed 1984
• Sneaking out the back door 1984
• Whose side are you on 1984
• Half a minute 1984
• More than I can bear 1985
• Yeh Yeh 1985
• Just can't stand it 1986
• Dancing int he street 1986
• Don't blame it on that girl 1988
• Good times 1988
• Nervous 1989
• Wap bam boogie 1990
• What a fool believes 1992
• Sunshine day 1997

En 1984, un démarrage de carrière sur les chapeaux de roue avec ce titre au tempo endiablé et qui donne tout de suite la tendance : avec ce groupe, ça va dépoter. Énormissime !

Instant musical de la nuit avec... "Après un rêve" de Gabriel Fauré.

Cette mélodie fait partie d’un ensemble de trois pièces, opus 7, dont elle est la première, précédent Hymne et Barcarolle. Elles furent toutes trois composées entre 1870 et 1877, puis rassemblées et publiées en 1878 sous le titre Trois Mélodies. Le numéro d’opus de ce petit cycle factice ne lui fut attribué que bien plus tard, dans les années 1890. Le poème d’Après un rêve est librement adapté par Romain Bussine à partir d’un texte italien anonyme. Il raconte, sous forme d’un songe, l’envol imaginaire de deux amants épris l’un de l’autre, mais la dernière strophe ramène inexorablement le rêveur à sa triste réalité, tandis que le jour se lève. Dans le ton originel d’ut mineur, souvent transposé pour s’adapter à toutes les voix, cette pièce éminemment romantique témoigne du style de jeunesse de Fauré, loin des abstractions harmoniques de sa période de maturité. Sur un tapis de croches régulières, le chant se déploie avec un lyrisme que les figures en triolets fluides libèrent de son assise rythmique immuable. Toute la qualité de cette page repose sur la souplesse de cette mélodie, ce qui explique qu’elle fut souvent adaptée pour instrument et piano, perdant des paroles que le titre seul suffit encore à suggérer.

 Bonne écoute et beaux rêves,

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec... "Son nom est Luka..."

Suzanne Vega est une compositrice-interprète américaine dont la carrière artistique démarre réellement à partir de l’année 1984, date à laquelle elle signe son premier contrat avec un label important. Signature qui va faire d’elle l’un des toutes premières chanteuses Folk à obtenir ce privilège.

Signature qui lui permet de sortir un premier album éponyme un an plus tard en 1985. Et pour un premier album, c’est un coup de Maître. L’album fait un véritable carton planétaire, porté à bout de bras par le titre "Marlène on the wall". Un single qui sort une première fois en 1985 mais qui passe inaperçu. Par contre, la deuxième version, sortie elle en 1986, connaîtra un succès nettement plus important et va lancer de façon fracassante la carrière de la chanteuse.

Un succès amplifié deux ans plus tard en 1987 lorsque sort l’album "Solitude standing". Album qui va produire le plus gros succès de toute sa carrière à savoir l’énormissime single "Luka", single qui sera l’un des plus gros succès planétaires de cette année 87. Et dans une moindre mesure "Tom’s diner". Single qui ne sera pas son mieux classé mais qui va être repris quelques années plus tard par deux anglais se présentant sous le nom de DNA. Et le titre remixé, lui, va faire un carton phénoménal !

Il va falloir attendre trois ans et l’année 90 pour voir sortir l’album "Days of open hand". Trois années qui ont malheureusement brisé la dynamique. L’album se vend très bien mais paradoxalement ne produit que des hits de faible envergure . Idem pour l’album suivant "99.9 F°" qui, lui, sort en 1992.

La chanteuse connaîtra un dernier hit notoire avec le titre "Blood makes noise" sorti également en 1992. Mais qui marquera bel et bien le point de départ d’un déclin qui s’avérera irréversible…

A découvrir ou redécouvrir.
Discographie (entre autres...) :

- Marlene on the wall 1985
- Small blue thing 1985
- Knight moves 1985
- Left of center 1986
- Gypsy 1986
- Luka 1987
- Tom’s diner 1987
- Solitude standing 1987
- Book of dreams 1990
- Tired of sleeping 1990
- In Liverpool 1992
- Blood makes noise 1992
- 99.9F 1992
- Where heroes go down 1993
- Caramel 1993
- No cheap thrill 1996
- Book & a cover 1998

 

Pour Suzanne, l'année 1987 est exceptionnelle en tous points.  Ce nouveau titre "Toms Diner" restera surement comme l'un de ses plus emblématiques. Dans la Dance, elle sait faire également. LA preuve. Énorme !

 

 

Instant musical de la nuit (suite)...

Instant musical de la nuit (suite) avec... Totentanz (Danse macabre) de Franz Litz.

Franz Liszt a commencé à planifier les travaux dès 1838 après avoir vu la fresque "Le triomphe de la mort" de Francesco Traini au Campo Santo de Pise, en Italie. Mais jusqu'à ce qu'il se consacre à la composition des voyages en Europe en tant que virtuose le plus célèbre de son époque, la première version n'est achevée qu'en 1853. Liszt revisite l'œuvre en 1859 et complète la 2 ème version, la version la plus souvent entendue, en 1864.

L'ère romantique en général avait un certain intérêt pour le sujet de la mort, mais Liszt l'a poussé encore plus loin. Il a composé un certain nombre de pièces qui ont insisté sur le sujet jusqu'à la morbidité.

"Totendanz" est un ensemble de variations (ou, comme le dit Liszt, une paraphrase) sur le chant grégorien Dies Irae , ou jour de colère, des mots qui ont été tirés de la Bible qui décrivaient le jour du jugement final. Le texte latin original et la musique de Dies Irae remontent au XIIIe siècle. Le chant est le plus souvent entendu lors de la messe catholique du requiem, et Liszt n'est qu'un des nombreux compositeurs qui ont utilisé la mélodie dans leurs compositions.

Thème d'ouverture «Dies irae - La musique commence avec le soliste jouant profondément dans la basse du piano en groupes de tons marqués tandis que l'orchestre joue le thème. Le piano joue ensuite la première des trois cadences qui enjambent la boussole du clavier avec l'orchestre qui apporte de courts accords après chacune. L'orchestre reprend ensuite le thème tandis que le piano martèle des accords dans la gamme des aigus du piano dans un tempo rapide qui le fait ressembler à un énorme trémolo de 8 notes. Un point culminant est atteint et la musique se calme.

Variation I (Allegro moderato) - Le basson et les altos jouent une variante de la mélodie et le piano la répète. Les clarinettes et le basson jouent la deuxième partie de la mélodie et le piano la répète et conduit à -

Variation II - La main gauche du piano joue une variante du thème bas dans la basse car la main droite joue plus haut dans la basse. Une corde en corne et pizzicato ajoute à la texture. La partie suivante de la variation a des glissandos de piano dans la main droite, la basse joue un rythme pointillé tandis que des trompettes et des cordes basses sont ajoutées. Le drame augmente lorsque le piano joue des glissandos à deux mains tandis que les bois et les cordes accompagnent. Cela mène à -

Variation III (Molto vivace) - Le soliste retourne à la basse profonde pour une section agitée qui finit par grimper dans les aigus. Un point final tombe sur un accord en ré mineur qui mène à -

Variation IV (Lento) - Pour le piano solo, ce doux canon donne un peu de repos après le drame précédent. Après son exécution, une cadence en si majeur (la seule section de n'importe quelle longueur dans une tonalité majeure de la pièce) donne du repos. La musique revient ensuite au mineur avec une clarinette solo jouant une variante simple de la mélodie avec un léger accompagnement au piano. Une autre section de transformation commence brusquement avec le piano augmentant le tempo au presto, avec des octaves dans chaque main menant à -

Variation V (Vivace) - La première partie du thème est rendue de manière contrapuntique par le piano solo dans une fugue avec des notes répétées. L'orchestre rejoint le soliste et la musique va quelque peu dans un champ à différentes touches. Il y a une section de la partie piano qui a la directive strepitoso, ce qui signifie clameur, impétueux. La section se termine par une longue cadence pour le soliste et mène à -

Variation VI (Sempre allegro (ma non troppo)) - Il s'agit d'un mini-jeu de variations lui-même.
1. Les cornes jouent une figure en triolets tandis que l'orchestre, moins les autres cuivres, l'accompagne.
2. Le piano entre et joue une variante avec des cordes basses pizzicato, flûte et triangle.
3. Les hautbois, le piano, les cordes et le triangle jouent une variante.
4. Le piano imite les mains tandis que les bois et les cordes remplissent les harmonies.
5. La figure est jouée dans la basse du piano avec des accords dans la main droite. Les bois remplissent les harmonies tandis que les cordes jouent du col legno.
6. Le piano joue une variante marquée piacevole ponctuée de passages chromatiques joués par les deux mains à un tiers d'intervalle qui s'aventurent en haut des aigus.
7. Le piano accompagne d'accords et d'octaves tandis que l'orchestre joue une autre variante.

Ce mini-ensemble de variantes se termine lorsqu'il y a une autre cadence où le Dies Irate est joué bas dans les basses tandis qu'une énorme gamme mineure est jouée qui couvre le reste du clavier. Les glissandos réapparaissent alors que la musique mène à une fermeture rauque. Il n'y a pas de partie écrite pour le piano dans la partition, mais ce n'est pas déplacé pour un soliste de jouer avec l'orchestre. Il y a une tradition pour le soliste de jouer dans un mouvement contraire à l'orchestre avec la séquence chromatique finale et les accords finaux.

La manière moderne dont Liszt traitait le piano au milieu du XIXe siècle était en avance sur son temps. Son traitement percussif de l'instrument a eu une grande influence sur un autre compositeur hongrois du 20 ème siècle, Bela Bartok.

Très bonne écoute de Boris Berezovsky au piano qui interprète la Totentanz (Danse macabre) de Franz Liszt aux côtés de l’Orchestre philharmonique de Radio France dirigé par Constantin Trinks.

"Le Cavalier de bronze"

Le ballet "Le Cavalier de bronze" du théâtre Mariinsky de St.Pétersbourg.

Durant la représentation en trois actes les artistes vous emmèneront dans le Saint-Pétersbourg impérial où vous vivrez une histoire d'amour et de lutte. Cette œuvre très énigmatique, pleine de symboles et de références culturelles ne peut vous laisser indifférents.

L’orchestre est dirigé par le maestro Valéri Guerguiev, les rôles principaux sont interprétés par les étoiles du Théâtre Mariinsky : Vladimir Chkliarov et Viktoria Terechkina.

six histoires sur Yuja Wang

En coulisses, six histoires sur Yuja Wang. ( que vous venez sans doute écouter au piano)

Yuja Wang fait couler beaucoup d’encre. Les amateurs de musique classique sont parfois déboussolés par les goûts vestimentaires de la pianiste chinoise ou ses vues record sur Youtube. Mais cette ancien enfant prodige est surtout une grande musicienne bien au-delà de sa technique extraordinaire.

1. L’enfant prodige
Fille – bien sûr – unique d’un père percussionniste et d’une mère danseuse, Yuja Wang (prononcez “Yudja”) commence le piano à l’âge de 6 ans. Mais, contrairement aux enfants des “mères tigres” chinoises actuelles, elle le fait pour s’amuser et assure n’avoir jamais été poussée par ses parents! Pour le plaisir, elle prend des cours de danse, de calligraphie, de poésie… avant de décider que le piano sera sa grande passion.
De cette période, elle garde l’insouciance et la curiosité – elle dit que les musiciens sont d’éternels enfants qui ne grandissent jamais et regardent tout avec créativité, l’esprit ouvert.

2. Le déclic
C’est donc lorsque la petite Yuja a 6 ans que sa mère l’emmène à une répétition du Lac des Cygnes. La musique de Tchaïkovski l’impressionne tout autant que la danse.
Une fois à la maison, sa mère l’assure qu’elle pourrait reproduire toutes les sonorités de l’orchestre sur le piano de la maison. Ce à quoi la petite fille s’attèle immédiatement.

3. Le coup de chance
A l’âge de 14 ans, seule, Yuja part étudier d’abord au Canada, puis au célèbre Curtis Institute de Philhadelphie.
A 18 ans, elle remplace au pied levé d’abord Radu Lupu, puis, deux ans plus tard, Martha Argerich pour un concert avec le Boston Symphony Orchestra. Elle n’est alors présentée que comme une jeune diplômée du Curtis Institute… Le soir même, après le concert, elle est une star.
Dix ans plus tard, c’est l’une des pianistes les plus connues au monde.

4. Les looks
"Si la musique est sensuelle et envoûtante, pourquoi ne pas s’habiller en conséquence?" lance joyeusement celle qui est depuis longtemps décriée pour les vêtements audacieux qu’elle arbore sur scène. Talons de 12cm, mini-jupes, décolletés, paillettes, elle a tout essayé ! Et si elle dit que la mode l’ennuie, elle prend un malin plaisir à énerver le public conservateur.
"En réalité, dit-elle, peu de choses me vont – je suis tellement petite que l’on ne me verrait même pas dans une robe de concert traditionnelle ! Je porte toujours des couleurs unies car la couleur impacte l’humeur; la première chose qui influence les gens dans un concert, c’est l’élément visuel. Je met toujours quelque chose de simple, mais qui me donne de l’assurance".

5. La philosophie
"I’m Chinese. We don’t do guilt. We do zen" ("Je suis chinoise. On ne fait pas dans la culpabilité, mais dans le zen"), dit un jour Yuja Wang à un journaliste qui tentait de percer le mystère de son incroyable stabilité et maîtrise de soi.
Intéressée par le taoïsme, indépendante, moqueuse, Yuja Wang avance sans regarder derrière, et les quelques annulations qu’on lui connaît ne sont dues qu’aux recommandations de son médecin ("de la fatigue musculaire, apparemment, je jouais trop! Mais c’est réglé")

6. L’avenir
Après avoir joué aux côtés des plus grands et maîtrisé le sommet qu’est la Hammerklavier de Beethoven, le prochain défi que se donne Yuja Wang est de diriger un orchestre. Mais pour l’instant, avec l’Orchestre Philharmonique de Rotterdam sous la baguette de Yannick Nézet-Séguin, elle reste dans son élément avec le concerto pour piano et orchestre n°4 de Rachmaninov.

Diaporama

Yuja wang

Instant musical de la nuit avec...

Instant musical de la nuit avec... cette vidéo du concerto n°1 réalisée en live à Stockholm en 2016 avec l'orchestre symphonique de radio Suède conduit par Esa-Pekka Salonen avec la pianiste Yuja Wang.

Vous pourrez voir le traitement infligé au piano par la jeune virtuose qui très sérieusement joue avec la partition sous les yeux (ce qui n'est pas facile quand le tourneur de page pense à autre chose [2:47], [4:20] et plusieurs fois. Une épreuve d'endurance que ce concerto, la pianiste finit en nage !
Et, on regarde les doigts de la virtuose, pas sa robe très longue mais fendue jusqu'à la frontière des rêves coquins… Tsss Tssss…

Et puis si vous êtes toujours intéressé voici la description de l'oeuvre...

1 - Allegro moderato - Allegro : Une bien étrange introduction ou plutôt pas d'introduction du tout au sens du classicisme : aucune ouverture symphonique (3ème concerto de Beethoven) ni solo de piano (4 ème concerto de Beethoven). Une note (do ?) répétée pp puis mf dans l'extrême grave du clavier et accompagnée par de légers coups de timbales. La musique semble chercher son rythme avant l'énoncé d'un motif martial par une fanfare aux cors, trompettes et trombones à la troisième mesure ! Fanfare qui se conclut par un vigoureux coup sur la cymbale [0:22]. Bienvenu dans l'univers sonore percussif cher à Bartók dès les premières mesures… Un autre motif, un chouia plus mélodique apparaît joué aux bassons. Il est syncopé là encore par un choc cuivré : celui du tamtam à [0:35]. Une mise en bouche saccadée, trépidante. L'atmosphère dégagée est à la fois flippante et évoque un défilé démoniaque… Ou alors est-ce un jeu musical fracassant ? Toutes les interprétations sont permises. Le thème principal, vindicatif, est énoncé par le piano en complicité avec les bois et des roulements de tambour. [1:35] les cordes rejoignent cette pantomime gaillarde mais ne supplante pas pour autant le dialogue des vents qui se poursuit crescendo.
La première écoute déroute parfois, le sentiment d'un capharnaüm sonore agressif. À l'image du compositeur qui, d'après certaines sources, n'était pas toujours d'humeur facile (l'homme était maladif). Il n'en est rien, plusieurs écoutes montrent une belle fantaisie formelle, une succession d'épisodes imaginatifs d'esprits contrastés. La technique pianistique reste simple avec une certaine économie de notes. À l'inverse la rythmique est surprenante et le rubato assure la fonction mélodique, un glissando du métronome. Les mesures changent incessamment (3/4, 5/8, 2/4… ou encore ? =66-76 sostenuto). On ne distingue aucune barre de liaison sur la partition, place au staccato affirmé ! [1:57] Premier épisode plus léger dans un deuxième temps mais qui là encore va enfler, gonfler et souffler une énergie tonique dans un offensif crescendo. [3:06] Badinerie entre bois avant une reprise d'un nouveau thème pittoresque du piano simplement soutenu par un tambour. Bartók souffle le chaud et le froid. Le rubato imposé est similaire à chaque épisode, lent puis accelerando et ainsi de suite. Les couleurs sont tranchés et éclatantes. On se laisse entraîner par cette vitalité paroxystique. [7:23] Fidèle aux conceptions des grands anciens, le thème principal est repris comme dans une forme sonate. Geza Anda et Ferenc Fricsay jouent à merveille ce discours fracassant presque barbare, celui d'une bande d'enfants prise de folie.

2 – Andante - Allegro : [9:13] Le mystère gothique sera la clé de l'andante. Peut-on parler de marche funèbre ou de procession nocturne lors d'une fête villageoise ? Le tambour, la timbale et la cymbale marque le rythme. Le piano enchaîne ensuite la répétition d'un motif obsédant : 3 croches puis 3 noirs pointées sur une mesure à 3/8 ! Cette cellule devient lancinante et traversera tout l'andante. L'atmosphère est sombre, angoissante et fait penser à la visite onirique du magasin de jouets dans la 15ème symphonie de Chostakovitch bien plus tardive. Cette atmosphère fantasmagorique est due en grande partie à l'orchestration qui donne la part belle aux percussions et à de rares interventions des bois [9:13] la clarinette. Les cymbales sont utilisées avec une baguette, ce qui témoigne du désir de proposer une sonorité très sèche à la progression mélodique. [13:02] la clarinette puis le hautbois marque le début d'un crescendo implacable et sauvage. Une puissance mécanique et brutale que l'on retrouve à la même époque chez Honegger par exemple. [14:52] Une seconde thématique se fait jour. Le piano continue de scander la marche accompagnant des solos de flûtes et de bois [16:40] clarinette basse et basson. Malgré son évidente simplicité dans son déroulement inexorable Bartók nous ensorcelle avec ce chassé-croisé de timbres chatoyants et énigmatiques.

3 - Allegro molto : [17:35] le finale retrouve la joyeuseté laissée de côté dans l'andante. On sera surpris par la partie de piano plus classique, comprendre moins percussive, moins agreste. Bartók nous entraîne dans une course folle où tous les instruments participent gaiement, notamment les cuivres, très sollicités.
Le concerto se termine en une cavalcade orchestrale qui m'inspire l'illustration de ce paragraphe avec le tableau du peintre hongrois Ödon Marffy (1878-1959). Quant à l'interprétation, par sa fougue trépidante, elle demeure l'une des versions les plus fidèles aux intentions esthétiques du compositeur, presque soixante ans après sa réalisation…

Très bonne écoute.

Aujourd'hui nous allons , faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui nous allons , faire plus ample connaissance avec... "Le pull over blanc..."

A vrai dire, je n'ai que peu d’infos concernant Graziella De Michele hormis le fait que c’est une chanteuse française, ex infirmière, qui restera principalement dans l’histoire musicale des années 80 pour le single de gros calibre "Le pull over blanc" sorti en 1986.
Rien qu’à ce titre, je devais lui consacrer un petit post.

A découvrir ou redécouvrir.
Discographie (entre autres...) :

- Let’s fall in love 1985
- Le pull over blanc 1986
- Cathy prend le train 1987
- La lettre de Jersey 1989
- Le jeune homme de Berlin 1989
- Barcelone 1989
- Vision d’Amsterdam 1993
- 17 ans 1994

Avec ce titre,  elle signe tout simplement le plus gros succès de toute sa carrière et s'offre par la même occasion un ticket direct pour la postérité. Énormissime !

Instant musical de la nuit avec...

Instant musical de la nuit avec... "Les Saisons" de Piotr Tchaïkovski.

Les compositions de Tchaikovsky qui sont passées à la postérité sont surtout des œuvres symphoniques (cf. Le Lac des Cygnes, Casse Noisette, Symphonie N°5), et rares sont ses pièces pour piano seul qui sont encore jouées. Il est vrai que ces pièces étaient souvent composées pour répondre à une commande, le compositeur y mettait donc sûrement moins de sa personne dans ce type de morceau.

Les Saisons font exception à cette généralité : cette suite composée de 12 morceaux pour piano, chacun représentant un mois de l’année, est encore bien connue du grand public, certains morceaux ont même été retranscrits pour orchestre ou violon.

L’extrait que je vous propose ce soir s’intitule, "chant d'automne".

Instant musical de la nuit avec...

Instant musical de la nuit avec... le Deuxième concerto pour piano, Op. 23 de MacDowell.

Époque : 1870-1910,
Effectif  : Grand orchestre avec soliste,
Genre   : Piano et orchestre,
Genre   : Piano et orchestre,
Durée   : Classique,
Qualité  : 4/5 Oeuvre de longueur classique Piano et orchestre

De quelle musique s'agit-il ?

Composé en 1890, le concerto de MacDowell est dans la lignée des grands concertos romantiques, et plus particulièrement dans l'héritage de ceux de Liszt. La forme du concerto est ainsi fondue, les trois mouvements bien distinct faisant place à un ensemble continu, employant les mêmes éléments, le jeu du piano est virtuose et fluide, l'atmosphère est à la fois d'un pathétisme lugubre ou diabolique et d'un lyrisme sans borne. Par contre, il manque la subtilité ou la spontanéité d'un Chopin.

Sombre, très sombre introduction, à l'orchestre, sans un tempo lent, lugubre. Le piano entre en fracas dans un phrase impérieuse et tragique, insistant sur les graves, puis déploie une cadence tout aussi sombre, furieuse, pleine de tension. L'atmosphère est posée : ce sera une errance au milieu de morts, de souvenirs de plaisirs perdus, de mémoire de personnages aimés. L'utilisation des cuivres, de façon lente et continue, les trompettes dominant la masse orchestrale, les vents et les cordes dans des séquences lentes, presque figées, et le caractère imposant et tragique du piano, que ce soit dans les aigus, les graves, ou lors de superbes decrescendos, concordent à construire cette étrange atmosphère. Seul le début de la seconde moitié du mouvement voit la lumière apparaître, grâce aux flûtes et aux aigus du piano avant de replonger dans une magistrale séquence pathétique (vers 8'45"). Le lyrisme revient brièvement, dans une belle envolée romantique (souvenir de l'être aimé ?), et conclut le mouvement.

Le mouvement central est un Scherzo proche de ceux de Litolff, mais avec la force thématique en moins. MacDowell se concentre plus sur les motifs et les effets dansants, tout en rappelant le pathétisme initial via quelques descentes dans les graves ou l'intervention des cuivres, des percussions, ou des contrebasses.

l'interlude terminé, le troisième mouvement poursuit la déambulation macabre du premier, utilisant les mêmes thèmes, et parfois les mêmes séquences (en amplifiant leur portée). La deuxième moitié est cependant sur un tempo rapide, et figure une course mêlant souvenirs joyeux et brefs rappels à la réalité, aussi grandioses qu'imposants, avant un final passionnément lyrique. Seule la note finale du piano laisse un doute sur le caractère joyeux de la conclusion.

Très bonne écoute du Deuxième concerto pour piano, Op. 23 de MacDowell par l'orchestre de Chisinau (Moldavie) avec Thomas Pandolfi au piano.

Dans la série des grands compositeurs : Edward Alexander MacDowell

Dans la série des grands compositeurs : Edward Alexander MacDowell

Qui était-il ? Quelle était sa musique ?

Edward MacDowell est un compositeur, pianiste, chef d'orchestre et pédagogue américain, né à New York le 18 décembre 1860 – mort le 23 janvier 1908 dans la même ville.

Il suit d'abord des leçons privées aux États-Unis, notamment auprès de la pianiste et compositrice Teresa Carreño (à laquelle il dédiera en 1885 son second concerto pour piano). Sa famille s'installant en France en 1876, il étudie au conservatoire de Paris, avec Antoine François Marmontel et Marie-Gabriel-Augustin Savard, entre 1877 et 1879. Cette dernière année, il poursuit sa formation en Allemagne, au Conservatoire Hoch de Francfort, où il est jusqu'en 1882 l'élève de Carl Heymann pour le piano et de Joseph Joachim Raff pour la composition. Il étudiera également au conservatoire de Wiesbaden auprès de Louis Ehlert et enseignera à son tour le piano durant une année au Conservatoire de Darmstadt.

En 1879, MacDowell fait une rencontre déterminante, celle de Franz Liszt (par l'intermédiaire de son professeur Raff, lui-même ancien élève du vieux maître). Comme il l'a fait avec bien d'autres, Liszt encourage le jeune homme qui lui présente ses premières compositions, et surtout, les fait publier et jouer. Ainsi, son premier concerto pour piano de 1882 est créé la même année à Zurich, grâce à Liszt, auquel la partition est dédiée.

En 1884, il épouse une de ses élèves pianistes, Marian Griswold Nevins, avec laquelle il reste installé dans un premier temps en Allemagne (MacDowell se consacrant alors presque exclusivement à la composition) jusqu'en 1888, année où le couple regagne les États-Unis – en raison surtout de difficultés financières – et s'établit à Boston (où cette fois, le mari doit gagner sa vie comme pianiste). En 1896, les époux déménagent à New York, où le compositeur enseigne la musique à l'université Columbia jusqu'en 1904. Cette année-là, il est l'un des sept membres fondateurs de l'Académie américaine des arts et des lettres1. Mais, toujours en 1904, il est victime d'un accident de la circulation (renversé par une calèche) qui affecte irrémédiablement ses capacités mentales – donc créatrices –, le réduisant à l'inactivité et au silence (comme Maurice Ravel une trentaine d'années plus tard) jusqu'à son décès prématuré en 1908.

Outre ses activités de compositeur, de pianiste et d'enseignant, il sera également chef d'orchestre et dirigera ainsi l'Orchestre symphonique de Cincinnati et l'Orchestre symphonique de Boston.

Comme compositeur (dans la veine des pianistes-compositeurs romantiques, tel Sergueï Rachmaninov après lui), on lui doit évidemment de nombreuses pièces pour piano – des compositions originales et aussi des transcriptions –, deux concertos pour piano (sans doute parmi ses œuvres les mieux connues), des mélodies pour voix et piano, des morceaux pour chœurs a cappella ou avec accompagnement instrumental, et quelques œuvres pour orchestre, il cesse de composer pour l'orchestre en 1895. 

Edward alexander macdowell

Instant musical de la nuit...

Instant musical de la nuit avec... "Des Ruines, dans la douceur de la lumière d'automne" ou Fantaisie sur les Ruines d’Athènes, S122 de Franz Liszt.

Époque : 1830-1870,
Effectif  : Orchestre symphonique avec soliste,
Genre   : Piano et orchestre,
Durée   : Modérée, 20 mn
Qualité  : 5/5 Oeuvre de longueur modérée Piano et orchestre

De quelle musique s'agit-il ?

En s'inspirant d'un thème de la pièce "les ruines d'Athènes" de Beethoven, Liszt a composé ce court poème symphonique pour piano et orchestre en 1837 et l'a repris en 1849. Il se découpe en trois parties, qui s’enchaînent sans interruption et qui exposent trois aspects différents du sujet que sont l'image des Ruines d'Athènes. L'ensemble de l'œuvre est une collection de variations sur un thème de la pièce de Beethoven.

Liszt développe autour de cette pièce une orchestration et des intentions fines et complexes, à la fois marquée par un fort romantisme, un esprit de révolte, et une poésie claire et imagée. Cela à travers des effets grandioses à l'orchestre ou des discussions brèves et lumineuses entre le piano et les différentes parties de l'orchestre. Il n'y a jamais d'excès dans cette pièce, ni de virtuosité, ni de masse, ni de légèreté, tout est précisément mesuré pour réussir sa mission. Une telle finesse et une telle mesure dans l'ensemble de l'oeuvre se retrouve chez Liszt dans la seconde Rhapsodie Hongroise orchestrée.

Il y a tout d'abord une introduction orchestrale, tendre et douce, nous laissant découvrir les quelques reliefs des ruines au lever du soleil. La musique est pleine de charmes, et les thèmes présentés résonneront dans toute la pièce. Puis le piano entre, ou plus exactement tombe, dans la musique, représentant peut-être une découverte frappante et douloureuse (une statue brisée ?). Les lignes se séparent progressivement pour dessiner une danse à la fois triste et chahutée, dynamique mais blessée. Elle atteint une tension assez impressionnante dans un cri de l'orchestre, avec le piano martelant le rythme, tel un cœur oppressé (vers 5'30).

La dernière partie (débutant vers 7'30), qui constitue la seconde moitié de l'œuvre, est une série de variations proprement hallucinées et hallucinantes. Liszt développe une orchestration et un pianisme d'une subtilité et d'une délicatesse rarement atteinte par le passé, via notamment les vents et des lignes glissantes au piano. Tout est fluide, images brèves, vapeurs lumineuses, couleurs précieuses, virtuosité tempérée : de la soie dans un vent et une lumière d'automne.

N'ayons pas peur de parler d'impressionnisme, Liszt est déjà dans cette idée, et ce double jeu romantique révolté et impressionnisme rêveur créé décidément de superbes œuvres ! On retrouve cette dimension chez Saint-Saëns notamment, et chez de nombreux compositeurs Russes.

Très bonne écoute de Fantaisie sur les Ruines d’Athènes de Franz Liszt par le Lithuanian National Symphony Orchestra dirigé par Modestas Pitrénas avec Eliane Rodrigues au piano.

Dans la série des grands compositeurs : ce soir Franz Litz.

Qui était-il ? Quelle était sa musique ?

Liszt est un compositeur né en 1811 en Autriche mais a vécu une grande partie de sa vie à l'étranger (Paris 7 années, Genève 2 ans, Weimar 9 et 17 ans). Il est mort en 1886 laissant derrière lui une production musicale immense (60 années et près d'un millier d'œuvres) et par maints aspects révolutionnaire. Pianiste virtuose, compositeur hors pair, incarnation du romantisme, Liszt a également vécu suffisamment longtemps pour commencer à observer et à œuvrer pour l'achèvement de la musique romantique, préparant le terrain pour l'impressionnisme ou la "musique de l'avenir" (Wagner notamment). Liszt a été contemporain des plus grands acteurs de l'histoire de la musique : Paganini, Chopin, Berlioz, Wagner, Saint-Saëns, Rimski-Korsakov, Debussy, et il a presque eu une relation d'amitié avec chacun d'entre eux.

Sa musique se présente sous différents aspects. Il convient de séparer ses œuvres en au moins trois catégories (qui peuvent se recouper) : les compositions pour piano de la première moitié de sa vie, denses, virtuoses, chargées ; ses compositions pour piano et orchestre ou ses œuvres orchestrales comme les Rhapsodies hongroises orchestrées, brillamment orchestrées, fluides ; et ses dernières compositions tant pour piano que pour orchestre, plus vides, étranges, "modernes".

Le jeune Liszt a été frappé par la technique de Paganini, monstre de virtuosité transcendante, mais précise et efficace, et par l'orchestration novatrice de Berlioz (première de la Fantastique en 1830). Il a également travaillé avec Chopin plusieurs années. Ainsi son premier jeu d'œuvres est-il marqué par un romantisme fou, intense, emprunt d'idéalisme et de rêveries, de volonté et de passion. Ces dimensions se traduisent par et dans un langage musical riche, à l'avant-garde des dernières inventions techniques (tant pour l'utilisation du piano que de l'orchestre).

Par la suite, de retour en Allemagne, il rejoindra le cercle des premiers wagnériens, et Liszt approuvera les idées de Wagner jusqu'à sa mort. Il succombe alors à un esthétique plus raisonnée, plus tournée vers la construction thématique que vers l'expression directe. Cette nouvelle expérience accroit, non pas la complexité ou la profondeur, mais la dimension intellectuelle de sa musique. A la suite du jeune lion ivre de romantisme se présente l'adulte posé, qui jette un regard nostalgique mais moqueur sur ses premiers élans. Cette volonté produit une musique qui semblera plus mature, mais à laquelle manquera cruellement le feu de la passion.

Enfin, dans une idéologie qui le pousse sans cesse à l'innovation esthétique ou technique, Liszt explorera de nouvelles formes d'harmonies (on lui doit le première œuvre atonale), ou de mélodies. Il créé ainsi les premières œuvres véritablement impressionnistes, substituant l'image à la structure musicale, il vise l'expression désincarnée de sentiments idéaux. Il ouvre la porte à la musique de Debussy ou de Satie, lesquels pousseront ce minimalisme naissant, soit vers une consistance accrue, une fixation plus vive des images (Children's Corner de Debussy), soit vers une réduction, simplification du trait musical au simple son de l'instrument (Gnossiennes de Satie).

Ces influences contradictoires expliquent la diversité de style de ses œuvres. Logiquement ses plus belles compositions se situent à la frontière des ses différents courants, synthétisant parfois magistralement ses contradictions. En revanche, il lui arrive également de sombrer dans les excès de ceux qui l'influencent, ou de mal en comprendre les effets. Ainsi se fourvoie-t-il dans une virtuosité écœurante dans certaines pièces pour piano, ou dans une vacuité confondante dans ses poèmes symphoniques, ou dans ses dernières œuvres. D'un point de vue des formes, on doit à Liszt la composition des premiers poèmes symphoniques, annoncés et prévus comme tel, les premières rhapsodies, et les premières compositions de forme libre (éliminant la structure en trois mouvements héritée de Vivaldi pour les œuvres concertantes).

De nombreuses compositions témoignent pour la diversité de la production de Liszt, tant en qualité qu'en style. Les Études d'après Paganini, ou la Méphisto-valse illustrent la virtuosité délirante dont il est capable, avec tous les défauts que cela entraîne. Son premier concerto pour piano, ou sa Faust-symphonie, naissent d'inspirations diaboliques. Ses rhapsodies hongroises, en particulier la deuxième, représentent peut-être le mieux le génie du premier Liszt. Ses impressions de voyages, années de pèlerinage, représentent à merveilles ses premières idées impressionnistes, qui visent à représenter le monde par traits rapidement brossés. Ses douze poèmes symphoniques ressemblent à une tentative cherchant à intellectualiser le sentiment, et se révèlent ennuyeux.

Dans les œuvres les plus intéressantes et le plus réussies de Liszt il est impossible d'ignorer la fantaisie sur les Ruines d'Athènes de Beethoven alliant romantisme fou et images évanescentes pré-impressionnistes, la deuxième rhapsodie hongroise (pour piano ou pour orchestre), ainsi que les n°1, 3, 4, 6 et 14, les poèmes pour piano et orchestre De Profundis, Fantaisie sur un thème Hongrois, ou Totentanz (sur le thème de la Fantastique de Berlioz).

Franz litz

45 musiciens ou chanteurs de toute la France...

45 musiciens ou chanteurs de toute la France livrent chacun leur version de « la Tendresse » de Bourvil, et sont réunis dans un ensemble réjouissant et émouvant. Ah ! Le confinement : il nous fait découvrir des talents !

"Je me suis dit que ce serait peut-être pertinent de montrer qu'on pouvait créer une œuvre collective malgré tout, alors qu'on est tous isolés dans nos petites bulles. Que ça aurait de la force de faire quelque chose ensemble".  (Valentin Vanderhaegen)

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec... Haooouuuuu Tcha tcha tcha !

Issus de la filière dite "A la Rennaise", si prolifique à cette époque (Marquis de Sade, Etienne Daho, Billy Ze Kick, Marc Seberg…), Muriel Moreno et Daniel Chenevez vont croiser leur chemin et leur destin en 1982, année où ils vont fonder ensemble L’Ombre Jaune.
L’ombre Jaune qui se transforme 2 ans plus tard en Niagara, en hommage au film d’Henry Hathaway avec Marilyn Monroe.
Ce désormais duo mythique va produire en l’espace de 5 ans un nombre impressionnant de Hits, aux sonorités pop-rock de très hautes factures, faisant le bonheur de tous les Dj de France et de Navarre de l’époque.

La plastique impressionnante de Muriel Moreno faisant le reste, à savoir enflammer les salles de concert et autres plateaux télé…
Disparus complètement des écrans radar dans les années 2000, ce groupe a laissé un évident vide pour tous les fans de cette époque…vide qui n’a toujours pas été comblé à ce jour !


Discographie (entre autres...) :

• Tchiki boum 1985
• L'Amour à la plage 1986
• Je dois m'en aller 1986
• Quand la ville dort 1987
• Assez ! 1988
• Soleil d'hiver 1988
• Flammes de l'enfer 1989
• Baby Louis 1989
• J'ai vu 1990
• Pendant que les champs brûlent 1990
• Psychotrope 1991
• La Vie est peut-être belle 1991
• La Fin des étoiles 1992
• Un million d'années 1993
• Le Minotaure 1993

En 1985, Muriel et David signent l'énormissime hit qui va les révéler. Le France est sous le choc, où plutôt le charme, d'une Muriel Moreno au charme ravageur !

 

En 1987, une année charnière où l'on voit le groupe évoluer de façon évidente. Après les mégas hits Dance, voici venu le temps des titres intimistes. Et ça fonctionne parfaitement !

Instant musical de la nuit.

Instant musical de la nuit avec... "la Bohème" de Giacomo Antonio Domenico Michele Secondo Maria Puccini.
Très bonne écoute.

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec... "New York New York..."

Liza Minnelli est une actrice et chanteuse américaine dont les parents ne sont autres que l’actrice Judy Garland et le réalisateur Vincente Minnelli.
C’est à l’âge de 17 ans qu’elle démarre réellement sa carrière artistique en apparaissant dans la comédie musicale Best Foot Forward. Nous sommes alors en 1961.

Une carrière artistique qui prend de l’ampleur lorsqu’on la retrouve deux ans plus tard dans "Flora the red menace", comédie musicale pour laquelle elle obtient même un Tony Award, récompense qui fait d’elle la plus jeune artiste l’ayant reçu à date !

Elle démarre en même temps une carrière de chanteuse solo, carrière en parallèle qui la voit sortir plusieurs albums dont "Liza !Liza !" en 1964, "It amazes me" en 1965 et "There’s is a time" en 1966. Albums au succès limité et essentiellement composé de reprises.

Mais il va lui falloir attendre la décennie suivante et l’année 1972 pour connaître ses premiers succès notoires côté chanson, notamment grâce à 2 albums que sont "Cabaret" d’une part (album de la BO du film du même nom) et "Singer" d’autre part.

Des BO qui lui portent chance puisque elle va connaître un nouveau succès notoire cinq ans plus tard en 1977 avec celle du film "New-York, New-York", film dans lequel elle joue également en compagnie de Robert de Niro.

La consécration, la vraie, va arriver 12 ans plus tard lorsqu’elle réalise en 1989 l’album "Results" sous la houlette des Pet Shop Boys. Une collaboration fructueuse qui voit la chanteuse coller aux dernières sonorités du moment et obtenir ainsi le plus gros succès de sa carrière discographique avec l’énormissime "Losing my mind".

Malheureusement, tout ce qui sortira par la suite ne connaitra qu’un succès somme toute relatif, reléguant l’artiste dans les profondeurs des Charts.

A découvrir ou redécouvrir.
Discographie (entre autres...) :

- You are for loving 1963
- Day dreaming 1963
- The travellin’ life 1964
- A quiet thing 1965
- I (Who have nothing) 1966
- Love story 1970
- (I wonder where my) Easy rider's gone 1971
-The singer 1972
- Cabaret 1972
- Don't let me be lonely tonight 1973
- More than I like you 1974
- Theme from New York, New York 1977
- Losing my mind 1989
- Don’t drop bombs 1989
- So sorry I said 1989
- Love pains 1990
- Does he love you ? 1996

 

En 1972 arrive "Cabaret" ! Le destin lui amène sur un plateau ce rôle en or dans le film musical Cabaret. Un rôle qui va faire exploser sa notoriété et enfin lui permettre d'être reconnue à la hauteur de ses talents. Magistral !

 

En 1977, ce qui restera incontestablement l'un de ses titres parmi les plus emblématiques. Encore un rôle en or taillée sur mesure pour elle dans le film qui porte le même nom et qui sera malheureusement un échec commercialement parlant. Peu importe, la bande originale, elle, est une véritable réussite. Énormissime !

 

Instant musical de la nuit.

Musique de la nuit avec... Georg Friedrich Handel et sa Suite pour clavecin en sol mineur – Passacaille (Halvorsen)

Voici le dernier mouvement de la suite pour clavecin en sol mineur HWV 432 du compositeur de musique baroque Haendel, dans un arrangement devenu célèbre pour violon et alto par le compositeur et violoniste norvégien Halvorsen.

Les jeunes pianistes se sont peut-être amusés à jouer des variations autour de cet air à quatre mains avec des amis non-pianistes, la variation étant assez simple à jouer en haut du clavier pour des personnes peu familières du clavier (la partie à 2:25 ici, notamment).

La passacaille (terme inspiré du nom d’une danse espagnole) de la suite en sol mineur de Haendel est ici interprétée par deux grands noms de la musique classique que nous avons déjà rencontrés, Itzakh Perlman (violon) et Pinchas Zukerman (alto).

Aujourd'hui, nous allons faire plus ample connaissance avec...

L’histoire du loup dans la bergerie...

Charlélie Couture, de son vrai nom Bertrand-Elie Couture, est un compositeur-interprète français qui démarre réellement sa carrière de chanteur à 22 ans lorsqu’il sort en 1978 deux disques auto-produits "12 chansons dans la sciure" et "Le Pêcheur". Deux disques au succès très modestes mais qui vont tout de même attirer l’attention de personnes du métier.

Il va lui falloir attendre 3 ans de plus et l’année 1981 pour voir enfin ses efforts récompensés lorsqu’il signe avec le label Island Records. Une signature remarquée puisqu’il est le premier français a avoir signé avec ce label anglo-américain.

Cette signature providentielle lui permet de sortir un premier album "Pochette surprise" suivi de peu d’un autre album "Poèmes rock". Autant le premier va connaitre un succès somme toute modéré, autant le second va faire parler de lui.

Album phare de la discographie du chanteur, cet album va lui offrir gloire et fortune avec le titre "Comme un avion sans aile", titre qui restera comme l’un des plus gros titres de l’année 1981 et de ce début de décennie dans l’hexagone.

D’autres albums vont sortir par la suite, "Quoi faire ?" en 1982, "Crocodile point" en 1983, " Art & scalp" en 1985, "Solo boys" en 1987, "Solo girls" en 1988, "Melbourne Aussie" en 1990, entre autres. Mais aucun ne rencontrera le succès rencontré par "Poèmes rock" et le chanteur finira malheureusement pas disparaître progressivement des radars…

A découvrir ou redécouvrir.
Discographie (entre autres...) :

- Dans la lavande et les couleuvres de Montpellier 1979
- Toi, tu prends un bain 1980
- La ballade du mois d’Août 1975 1981
- Les Anglais en vacances 1981
- Pochette surprise 1981
- Oublier 1981
- Comme un avion sans aile 1981
- L’histoire du loup dans la bergerie 1982
- Quoi faire ? 1982
- Local rock 1983
- Mississipi dancing 1983
- Le blues du divorce, de la rupture, de la séparation 1983
- Elle a trop d’expérience 1984
- 1000 interviews 1984
- Suprême dimension 1986
- Demain ailleurs 1987
- Elle n'aime pas ça 1988
- Solo girl 1988
- Aime moi encore au moins 1988
- La vague 1990
- Melbourne 1990
- Qui a tué Benji ? 1991
- Under control 1991
- Indifférence 1992
- Jacobi marchait 1994
- Le jardinier dort 1994
- Les enfants du Dimanche 1995
- La musique des villes 1997
- Je l'aime quand elle s'aime 1999

Et un début de journée avec Charlélie. En 1981, "comme un avion sans ailes", la prochaine exploration, la voilà. Et quelle exploration ! Il livre ici un titre Rocko-Intimiste de toute beauté qui restera incontestablement comme sa Joconde et qui lui offre son ticket direct pour la postérité. Énormissime !

Instant musical de la nuit.

Instant musical de la nuit avec... avez-vous déjà entendu Haendel.

Vous pensez ne pas (ou peu) connaître la musique de Haendel ? Détrompez-vous !

Haendel… Oui, ce nom vous paraît bien familier mais de quelle nationalité était-il déjà, ce compositeur ? Anglais ou allemand ? Et à quelle époque appartenait-il ? Classique ? Baroque ?

Georg Friedrich Haendel est l’un des plus importants compositeurs du XVIIIe siècle, laissant derrière lui de nombreux chefs-d’oeuvre de la musique baroque. Quant à sa nationalité, il est d’origine allemande, naturalisé anglais (en 1727) et rendu célèbre par ses grands opéras chantés en italiens. Vous suivez ?

Voici une petite introduction à l’univers musical de Haendel, avec "La Sarabande" HWV425 est l’un des morceaux les plus connus du compositeur de musique baroque.

Tin tiiin. Tin tiin tiiiiin. Cinq accords suffisent pour reconnaître la célébrissime sarabande de Haendel. Elle est devenue un incontournable du répertoire classique, popularisée entre autres par son réutilisation dans la bande originale du film Barry Lindon, réalisé par Stanley Kubrick.

La version que l’on peut entendre dans Barry Lindon est une transcription pour orchestre. Or la sarabande d’origine, celle que Haendel écrivit pendant la première moitié du XVIIIe siècle, est une suite pour clavecin (seul).

Très bonne écoute.

Instant musical de la soirée.

Instant musical avec Beethoven joué par la pianiste la plus sexy et talentueuse du moment et un violoncelliste de renom. À 28 ans, Lola Astanova a déjà donné un concert au Carnegie Hall. Installée aux États-Unis, cette pianiste née en Ouzbékistan s’affranchit des codes vestimentaires des concerts de musique classique pour sortir robes somptueuses et talons hauts. Mais derrière l’apparence, il y a le talent.
Stjepan Hauser est un violoncelliste croate. Il est membre de 2Cellos.

Instant musical de la nuit avec... l'Apogée de la symphonie romantique Française ou la Symphony No 3 in C minor, Op 78 de Camille Saint-Saëns.

Époque : 1870-1910,
Effectif : Grand orchestre avec soliste,
Genre : Symphonie,
Durée : Classique, 40 mn

Ce soir, nous terminons notre découverte des œuvres de Camille Saint-Saëns avec un morceau qui vous en mettra plein les oreilles !
Saint-Saëns compose sa troisième symphonie en 1886, et elle rencontre immédiatement un immense succès, qui ne se démentira pas. C'est 27 ans après sa précédente et ce sera sa dernière.
À l’inverse de ses premières symphonies, qui furent avant tout des œuvres de jeunesse, très marquées par l'influence de Beethoven, cette troisième est sous la coupe de la Fantastique de Berlioz. Outre le fait qu'elle est bâtie sur le Dies Irae qui charpente le dernier mouvement de la Fantastique, toute la forme, la force, la modernité et la précision de Berlioz se retrouve dans cette symphonie, là où les précédentes étaient encore quelque peu bancales ou pataudes.

Mais Saint-Saëns dépasse le cadre de la Fantastique : nous sommes tout de même 56 ans après ! En effet, il adjoint l'orgue et le piano (deux ou quatre mains) à l'orchestre pour en augmenter la portée. De plus la finesse et la finition de sa symphonie sont plus matures (mais c'est également une question de style, Saint-Saëns ayant peu d'attrait pour le grandiose monumental brut).

Elle est séparée en deux parties, elles-mêmes séparées en deux mouvements continus : nous retrouvons la structure classique de la symphonie en quatre mouvements. Tout l'ensemble est bâti autour du Dies Irae que Saint-Saëns modifie légèrement, et ce thème unique, si puissant, laisse penser à l'idée du Destin, tout comme les Cinquièmes de Beethoven ou Tchaïkovsky. Mais ici, Saint-Saëns nous emmène vers la lumière, vers ce que la vie recèle de positif, même sous la coupe du Destin. L’orchestration elle-même est lumineuse et vivante, malgré le poids et la solidité religieuse de l'orgue : Saint-Saëns en fait un instrument de puissance émancipatrice, laïque, enfin débarrassé des oripeaux religieux qui le hante depuis plusieurs siècles. Cet exemple se retrouvera dans les symphonies avec orgue de Widor ou Guilmant. En opposition avec cette masse, Saint-Saëns dessine des lignes fluides et délicates avec le piano et les vents, proches de la suave légèreté d'Aquarium du Carnaval des Animaux.

Cette symphonie se veut d'ailleurs être une synthèse des éléments principaux de l'esthétique du compositeur : dialogue entre instruments, thématique claire et lumineuse, orchestration fine, solide, délicate, tantôt farouchement romantique, tantôt rêveusement impressionniste.

On reste surpris par le vide du deuxième mouvement, Saint-Saëns nous ayant habitués à des adagios expressifs et saturés de charme (deuxième concerto pour violon, ou concertos pour piano). Ici ni le grand thème ni les motifs ne sauvent le mouvement, on est simplement séduit par les longs soupirs de l'orgue, mélancoliques mais sans but. À l'inverse les trois autres mouvements sont particulièrement expressifs : l'obsession (1 er), la révolte, et la victoire sereine (3 ème), et l'éclatant mais subtil triomphe (4 ème). Le troisième mouvement rappelle la Danse Macabre, mais cette-fois-ci le lever du jour est plus prometteur, et plus progressif, annonçant le final grandiose.

Si l'on oublie le 2 ème mouvement, cette symphonie est la parfaite synthèse de l'esthétique symphonique romantique à la Française au début de son virage vers l’impressionnisme.

Je vous souhaite une très bonne écoute de la Troisième Symphonie en ut mineur, Op.78 de Camille Saint-Saëns joué par l'Orchestre de Paris dirigé par Paavo Järvi.

 

 

Dans la série des grands compositeurs : ce soir, Camille Saint-Saëns.

Camille Saint-Saëns est un compositeur Français, né en 1835, mort en 1921, ayant vécu à Paris la plupart de sa vie, bien qu'il a toujours voyagé, que ce soit en Europe, aux Etats-Unis et en Afrique du Nord. Une très longue vie musicale, puisque, enfant prodige, il donne un premier concert à 11 ans, et effectue une tournée aux Etats-Unis à 80 ans. La liste de ses compositions fait état de cette longévité.

Couvert de décorations et de succès, il a souffert de critiques nourries à la fin de sa vie, notamment à cause de son opposition à la "musique nouvelle". Il est le chef de file de ses opposants, provoquant notamment un scandale lors de la première du Sacre du Printemps de Stravinski, ou en publiant des critiques particulièrement acerbes sur la musique de Wagner, Mahler ou Schoenberg. Il faut dire que le début du XX ème siècle est le théâtre de guerres musicales vives entre Français et Allemands. Triste période dont il faut pourtant parler pour comprendre pourquoi Camille Saint-Saëns est tombé dans l'oubli après sa mort.

D'un côté la musique Française dérive vers l'impressionnisme épuré à l'image de Debussy, ou vers le jazz à l'image de Ravel, entraînés par les idées de Saint-Saëns notamment ; et de l'autre la musique Allemande dérive vers l'atonalisme (musique sans relief) à l'image de Strauss (Richard) ou Schoenberg et le gigantisme à l'image de Mahler, entraînés par les idées de Wagner notamment. Si les Allemand ont perdu la guerre mondiale, il ont gagné la guerre musicale : Saint-Saëns est relégué au rang de compositeur "du passé", du classicisme, du franchouillard, de l'académique, et Wagner est propulsé au rang de génie incontesté, visionnaire, inactuel et intemporel. Ce malentendu, particulièrement injuste, persiste encore de nos jours : le fanatisme envers Wagner est tout aussi courant que le dédain envers Saint-Saëns.

C'est oublier bien vite les compositions de cet immense compositeur qu'est Saint-Saëns. Outre une production longue et variée, s'étalant de sonates pour piano et hautbois à symphonies avec orgue, concertos pour violon, pour piano, une quinzaine d'opéras, et d'innombrables pièces pour piano ou orchestre de chambre. Il est également le compositeur de la première musique de film de l'histoire du cinéma : l'assassinat du Duc de Guise. Il est également, avec Liszt, l'inventeur des poèmes symphoniques. Ces compositions, dont de nombreuses sont d'un très grand intérêt et d'autres positivement géniales lui ont assuré une notoriété encore active chez les amateurs, dont nous faisons partie. Pour ma part, je crois comme Debussy que "M. Saint-Saëns est l'homme de France qui connait le mieux la musique".

Venons-en au style. Saint-Saëns a l'avantage de me faciliter la tâche, honorable mais parfois complexe, de décrire le style de ses compositions. En effet il a conservé une même ligne directrice pour l'ensemble de ses œuvres. Je parle essentiellement, fidèle à mes attraits, de ses compositions pour orchestre, ou soliste et orchestre. En fait il est impossible de caractériser la musique de Saint-Saëns sans parler de musique de chambre : toutes ses compositions se basent sur le principe de dialogue entre les instruments, solistes ou groupes, utilisant ainsi l'orchestre symphonique comme un orchestre de chambre et non comme une entité unique (à l'opposé d'un Verdi ou d'un Bruckner). Cela donne un équilibre tout particulier à sa musique. Ici chaque instrument à son rôle à jouer, aucun n'est véritablement un support ou un accompagnement aux instruments "principaux". Les œuvres de Saint-Saëns s'inscrivent dans l'héritage de Beethoven, en particulier ses premières. Cela produit une musique parfois impétueuse, battante, martelante parfois, souvent obsédante. Mais Saint-Saëns, à la différence d'un Brahms, a su apporter une touche d'esprit très différente, que je n'hésite pas à qualifier de "grain de sel Français". Par là j'entends une élégance bien plus marquée, une subtilité de chaque instant, une thématique plus légère, plus aérienne, plus gracile. Et là encore l'équilibre est savamment dosé entre force et impétuosité d'un côté et tendresse et légèreté de l'autre. C'est une prouesse que peu de compositeurs parviennent à atteindre (je ne citerai ici que Berlioz ou Rimski-Korsakov). Jamais la musique de Saint-Saëns ne vire à l'excès, mais elle manque parfois de matière.

Il est impossible de manquer les 5 concertos pour piano et orchestre de ce compositeur. Bien qu'ils n'atteignent pas le génie d'autres compositions, ils sont d'une qualité toujours vivante et dynamique. On retiendra en particulier le second et le cinquième. Son deuxième concerto pour violon et orchestre est un sommet du genre, avec certainement un des plus beaux mouvements lents de toute la musique. Ses poèmes symphoniques sont également immanquables : Phaéton, le Rouet d'Omphale, la Danse Macabre, l'Introduction e Rondo Capriccioso (pour violon et orchestre). Sa troisième symphonie avec orgue est un monument de la musique Française, où le compositeur ouvre une voie vers laquelle personne n'est plus allé, ce qui est dommage. Et bien entendu, le couronnement de toute sa production, une oeuvre intemporelle, génialissime : le Carnaval des Animaux, pour orchestre de chambre avec deux pianos. Enfin toutes ses petites pièces pour orchestre ou piano et orchestre sont réussies.

Même si les œuvres de Saint-Saëns sont toujours plaisantes à l'oreille, étant donné le style que j'ai décrit, on peut faire l'économie de ses premières symphonies et de ses compositions pour orchestre et violoncelle.
 

 

Camille saint saens      

               

Instant musical de la nuit avec... Alexander Borodine et les Danses Polovtsiennes du Prince Igor... Je suis persuadé que vous avez déjà entendu et aimé !

Ce soir, place à un passage très connu de la musique russe, composé par Alexander Borodine (1823-1887), un membre du fameux Groupe des Cinq, dont je vous ai déjà parlé, avec Nikolaï Rimski-Korsakov et Mikhail Glinka.
Bien que ce soit difficile à croire à l’écoute de ce morceau, Borodine était autodidacte et se qualifiait lui-même de "compositeur du dimanche", trop accaparé par son travail de professeur de chimie et sa famille.

Borodine à écrit Le Prince Igor après une étude ethnique et sociologique approfondie de la région des Coumans (peuple apparenté aux Turcs, mais au Nord de la mer Caspienne), où se déroule l’histoire de cet opéra. A l’époque romantique, il était courant de s’intéresser aux thèmes musicaux nationaux et populaires, comme ont pu également le faire Chopin, Brahms et Liszt. Malheureusement, Borodine fut emporté par un infarctus à 54 ans avant d’avoir pu le terminer et ce fut Rimski-Korsakov, encore lui, avec l’aide de Glazounov, qui l’acheva.
Montez le volume et profitez de cette musique aux accents russes si puissants…

 

 

Instant musical de la nuit avec... une prodige.


Ce soir,
les temps anciens,
les temps des cerises,
les temps sont incertains,
les tant de choses à faire,
les prends le temps,
les tant soit peu,
les tant qu'on y est !
Les tant pis pour moi,
les temps vaut mieux, que deux tu ne l'aura pas...
IL est grand temps que je vous souhaite....une folle et joyeuse nuit.
J'ai encore tant de choses à faire... avant d'aller rencontrer Morphée...


Et bien, soyez fous et écoutez cette remarquable virtuose du piano, en plus d'être une exceptionnelle artiste de jazz fusion.
Ne vous laissez pas tromper par son apparence de J-popeuse, c'est totalement un style musical différent que Hiromi Uehara nous propose !
Hiromi Uehara, prend ses premières leçons de piano à l'âge de 6 ans, et démontre rapidement une habileté et une vitesse d'apprentissage hors du commun.
À 7 ans, elle intègre la prestigieuse "Yamaha School of Music" et à 12 ans, elle joue pour la première fois en public avec un orchestre de prestige. À 14 ans, Hiromi voyage en Tchécoslovaquie où elle a l'occasion de jouer avec l'orchestre philharmonique tchèque. En 1999, elle s'inscrit à la prestigieuse école de musique de Berklee à Boston. La-haut, elle rencontre le célèbre pianiste Ahmad Jamal, qui deviendra son mentor. Elle obtient son diplôme avec le rang maximal en 2003.

 

" Coeur enchaîné, esprit libre. Quand on enchaîne rudement son coeur et qu'on le tient prisonnier, on peut accorder bien des libertés à son esprit." Nietzsche

 

Superbe.

 

Chaque fois que j'écoute cette chanson,j'ai des frissons. Alors tu ferais mieux d'écouter, juste pour une seconde ! 7 secondes...

Véritable plaidoyer contre tous les racismes. Interprété dans le langage Wolof, en français et en anglais, le titre évoque, «les sept premières secondes dans la vie d’un enfant qui vient de naître qui ne connaît pas les problèmes de racisme et la violence dans notre monde ».

Ne me regarde pas de loin
Ne regarde pas mon sourire, en pensant que je ne sais pas
Ce qui est au-dessus et sous moi
Je ne veux pas que tu me regardes et penses
Que ce qui est en toi est en moi, ce qui est en moi est là pour les aider

Fureur et dureté,
Nous devrions nous bouger, loin de ceux qui pratiquent les mauvais sorts
Pour le soleil et la pierre
Mauvais jusqu'au sang
La bataille n'est pas finie
Même quand elle est gagnée
Et quand un enfant naît dans ce monde
Il n'a aucun concept
Que la couleur de la peau déterminera son destin

Ce n'est pas une seconde
7 secondes de cela
Simplement tant que je reste
J'attendrai
Ce n'est pas une seconde
7 secondes de cela
Simplement tant que je reste
J'attendrai

J'attendrai

J'attendrai

J'assume les raisons qui nous poussent de changer tout,
J'assume les raisons qui nous poussent de changer tout,
J'aimerais qu'on oublie leur couleur pour qu'ils espèrent
J'aimerais qu'on oublie leur couleur pour qu'ils espèrent
Beaucoup de sentiments de race qui font qu'ils désesperent
Beaucoup de sentiments de race qui font qu'ils désesperent
Je veux les portes grandements ouvertes,
Je veux les portes grandements ouvertes,
Des amis pour parler de leur peine, de leur joie
Des amis pour parler de leur peine, de leur joie
Pour qu'ils leur filent des infos qui ne divisent pas
Pour qu'ils leur filent des infos qui ne divisent pas
Changer
Changer

Ce n'est pas une seconde
7 secondes de cela
Simplement tant que je reste
J'attendrai
Ce n'est pas une seconde
7 secondes de cela
Simplement tant que je reste
J'attendrai

J'attendrai

J'attendrai

Et quand un enfant naît dans ce monde
Il n'a aucun concept
Que la couleur de la peau déterminera son destin
Il y a des millions de voix
Il y a des millions de voix
Pour te dire ce qu'elle doit penser
Alors tu ferais mieux d'écouter, juste pour une seconde.

 

Encore une magnifique chanson qui ne prend pas une ride. Les paroles sont de plus en plus d'actualités . Le fric, l'indifférence, le racisme, la violence détruisent l'espoir de la jeunesse. C'est aussi pour cette raison que beaucoup de jeunes reviennent écouter les vieux tubes des années 60, 70, 80. Tout simplement parce qu'aujourd'hui on avance plus. Le temps passe vite, trop vite pour être gâché... 

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21 mai 2012

Une des grandes voix de la musique classique vient de s’éteindre. Né en Allemagne en 1925 et détecté à l’adolescence comme un surdoué du chant, Dietrich Fischer-Dieskau commence à donner des concerts en pleine Seconde Guerre mondiale, mais c’est dans les années 1950 qu’il acquiert une dimension internationale. Il était un spécialiste de Schubert, et du lied, un morceau mêlant voix et piano, notamment celui intitulé le Roi des Aulnes.

 

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Un froid matin de janvier, un homme assis à une station de métro de Washington DC a commencé à jouer du violon. Il a joué six morceaux de Bach pendant environ 45 minutes. Pendant ce temps, comme c’était l'heure de pointe, il a été calculé que des milliers de personnes sont passées par la gare, la plupart d'entre elles en route vers leur travail. 
Trois minutes se sont écoulées et un homme d'âge moyen a remarqué qu’un musicien jouait. Il a ralenti son rythme, a arrêté pendant quelques secondes, puis se précipita pour respecter son horaire.
Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : une femme jeta de l'argent dans l’étui de son violon et, sans s'arrêter, a continué son chemin.
Quelques minutes plus tard, quelqu'un s'adossa au mur pour l'écouter, mais l'homme a regardé sa montre et a repris sa marche. Il est clair qu'il était en retard au travail.
Celui qui a apporté le plus d'attention à la prestation musicale fut un petit garçon de 3 ans. Sa mère l’a tiré vers elle, mais le garçon s’est arrêté pour regarder le violoniste.
Enfin, la mère a tiré plus fort et l'enfant a continué à marcher en tournant la tête tout le temps. Cette action a été répétée par plusieurs autres enfants. Tous les parents, sans exception, les forcèrent à aller de l'avant.
Durant les 45 minutes que le musicien a jouées, seulement 6 personnes se sont arrêtées et sont restées à l’écouter pendant un certain temps. Environ 20 lui ont donné l'argent, mais ont continué à marcher à leur rythme. Il a recueilli 32 $. Quand il finit de jouer et que le silence se fit, personne ne le remarqua. Personne n'applaudit, ni n’exprima quelque reconnaissance que ce soit.
Personne ne savait cela, mais le violoniste était Joshua Bell, l'un des meilleurs musiciens au monde. Il a joué l'un des morceaux les plus difficiles jamais écrits, avec un violon une valeur de 3,5 millions de dollars.
Deux jours avant sa prestation dans le métro, Joshua Bell joua à guichets fermés dans un théâtre de Boston où un siège coûtait en moyenne 100 $.
C'est une histoire vraie. Joshua Bell joua effectivement incognito dans la station de métro
Cet événement a été organisé par le Washington Post dans le cadre d'une expérience sur la perception, les goûts et les priorités des gens. L’énoncé était: dans un environnement commun à une heure inappropriée sommes-nous en mesure de percevoir la beauté?
Nous arrêtons-nous pour l'apprécier? Savons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu?
L'une des conclusions possibles de cette expérience pourrait être: si nous n'avons pas un moment pour nous arrêter et écouter un des meilleurs musiciens au monde jouant la meilleure musique jamais écrite, combien d'autres choses manquons-nous ?

 

 

Date de dernière mise à jour : 25/04/2021