Lettre de notre ami Rico.

Lettre de notre ami Rico.

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Mes Amis,
Installez-vous à côté de moi, j'ai à vous parler.
Je vous ai, maintenant je le crois, assez écouté et obéi.
Je me souviens de notre rencontre, c'était un jour dans le sud de la France.
Le soleil brillait et l'air était doux. 
Le parfum du thym et l’odeur de la mer se répandaient tout autour de nous. 
Vous êtes venu vers moi, vous sembliez si intrigués, si impatients, que je me suis tout de suite sentis proche de vous.
Quand vous m’avez pris dans vos bras, vos cœurs battaient encore plus fort que le mien. 
Je me le rappelle bien, j'en étais étonné !
Nous avons beaucoup roulé et même changé de pays.
Vous m’avez laissé au soir de la journée chez ma nouvelle maitresse et vous êtes partis.
J’ai vécu heureux avec Oma à la campagne, entouré d’amour.
De temps en temps, vous veniez me retrouver pour un week-end.
A d’autres vous m’emmeniez chez vous ou en vacances.
Vous me donniez tant d'amour qu'il me semblait que l'éternité était à nous.
Vous m’avez connu bébé, je suis maintenant beaucoup plus vieux que vous, 
au crépuscule de ma vie.
C'est moi maintenant qui suis fatigué, si fatigué, éreinté. 
Je ne sens plus mes membres, je ne sens presque plus rien. 
Il est pour moi l'heure d'avoir les réponses à mes questions.
Etes-vous beaux ? Etes-vous laids ?
Etes-vous intelligents, idiots, maigres, gros, petits, grands ?
Etes-vous riches, pauvres ? Avez-vous du goût ? 
Non. Ne répondez pas à mes questions, après tout, que m'importe ?
Vous êtes ce que vous êtes, ceux que j'ai aimé, que j'aimerai toujours. 
Les premiers et les derniers.
Notre sort aurait pu être si différent… le mien surtout.
J'aurais pu me retrouver seul, dans le froid, attendant jusqu'à ma mort votre retour.
J'aurais pu me sentir abandonné mais confiant, même si cela peut paraître incompatible.
J'aurais pu croire en de faux Dieu, perdre ce que vous appelez des illusions.
Comme je me sens bien près de vous… il me semble sentir à nouveau le thym et la mer
comme ce jour de notre rencontre.
Je sens votre chaleur, votre vie, il me semble même entendre battre vos cœurs, 
comme au premier jour.
Pour moi, c'est le dernier. 
Ne pleurez pas mes amis. 
Votre tour viendra, et je ne peux m'empêcher de vous promettre que je vous attendrai.
Que nous reste t'il donc?
Rien d'autre que ce que vous pensez.
Mais vous en savez sans doute plus que moi sur ce sujet ?
Je vais continuer de vivre dans vos cœurs, aussi longtemps que vous le souhaiterez. 
Je serais toujours tout près de vous, tant que mon image sera présente en vous.
Je dois maintenant m'arrêter.
S'il vous plait…
Posez vos mains sur ma tête… caressez-moi. 
Je vais partir, et j'ai un peu peur. Il me faut votre odeur…
Adieu, mes amis.

De Rico à ses copains.

* * * * *

Rico, était un magnifique Rottweiler né en octobre 2003 à Saint Gilles dans le Gard. Destiné à la Maman de Regina. Il a passé sa courte vie entouré d’amour entre Ebersbach, Donaueschingen, Wannweil et beaucoup d’autres lieux encore. Souvent avec nous, il nous a donné énormément de tendresse et de moments de bonheur. 
Atteint d’une tumeur maligne, ne mangeant et ne s’abreuvant même plus, ne pouvant pas être sauvé, il ne restait malheureusement que cette difficile mais meilleur solution pour éviter des souffrances inutiles.
Je ne doute pas que sa disparition brutale laissera dans le cœur de tout ceux qui le connaissait une très grande tristesse.