Je suis fasciné par les portes.

 

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Je suis fasciné par les portes.
Une porte cache, protège, ferme … tournez la poignée, et tout peut basculer. Il y a devant la porte et derrière la porte.
Devant la porte, le cœur battant, c’est l’attente, l’espoir, la peur, l’angoisse ou la sérénité. Ce pan mobile qui se dresse devant nous, impassible, on le frappe, on l’effleure, on l’enfonce, on le gratte, on le force. On le martèle de son majestueux heurtoir. On fait les cent pas ou immobile, on patiente, le regard plongé sur les chaussures. Par précaution, curiosité, perversité, on colle notre œil sur le trou de la serrure, unique faille dans cet hermétique paravent.
Derrière la porte, il y a une histoire, une succession d’histoires. Des êtres sans histoires, des drames, des surprises, des cauchemars, des « pourquoi ? ». Il y a de la vie, ou bien il n’y en a plus. Il y a parfois un passé, des fantômes, un horizon. Il y a un décor, des odeurs. Derrière la porte, on trouve souvent un œil de bœuf par lequel on voit s’avancer un visage déformé par la loupe dans une semi clarté. C’est ce judas qui nous décide à ouvrir … ou pas. Fermer sa porte aux uns, l’ouvrir aux autres : « ma porte est grande ouverte ! ». Derrière la porte il y a un verrou, ou plusieurs, une chaîne pour les anxieux.
Ouvrir une porte, c’est donner lieu à l’action, c’est entrer, c’est sortir, c’est faire entrer, c’est faire sortir. Franchir une porte, c’est quelquefois pour toujours.
Toute la question, c’est d’en posséder la clef…

 

LC