Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

Au pays des aveugles, les borgnes sont rois.

La misère n’est en rien moins forte au mois d’août. Six millions trois cent mille français sans travail, sans revenu, si ce n’est quelques centime d’euros, en laiton marron.

Certains peu miséreux ont démocratiquement la tâche de supprimer ce cancer social qui ne cesse de métastaser. Passant leur temps et l’argent de la République à nourrir leurs riches bienfaiteurs, ils sont bien obligés d’affirmer à grands coups de menton et de télévision un mensonge tout ce qu’il y a de plus énorme.

Oyez, oyez, les pauvres ! Vous êtes égaux dans une indigne misère, mais parmi vous il y en a qui sont encore plus égaux, encore plus pauvres. Et les véritables responsables de votre misère actuelle, ce sont eux !

Est-ce que ce sont eux qui détournent des milliards d’euros ? Non. Est-ce qu’ils maintiennent des milliers de gens à la rue en refusant de construire des logements sociaux ? Non. Est-ce qu’ils ont des rémunérations que 99,9% n’auront jamais, des logements, des prêts à taux zéro, les honneurs et les micros ? Encore non. Est-ce qu’ils volent massivement ? Ben, non. Est-ce qu’ils imposent leur mode de vie aux autres ? Non, pourquoi ? Est-ce qu’ils dilapident des milliards dans des guerres lointaines pour tester des armes de morts encore plus mortelles et protéger les champs de came qui iront doper leurs électeurs et infecter les circuits boursiers ? Euh ! Non. Est-ce qu’ils sont souvent coupables d’actes répréhensibles à grande échelle, comme déclarer une guerre sur des preuves totalement fabriquées ? A ma connaissance, non.

Ils n'ont rien de chez nada, même pas un avion en papier ou un tank en plastique. Ils vivent obliquement, si on peut dire, parce que la plupart du temps les gens les regardent de travers. Ils sont sans maison, sans pelouse, sans chien et même sans Drucker, des fois. Ils n’ont pas de pays unique. Ils sont les voyageurs d’une diaspora en dehors de nos sociétés barricadées, très pauvres et massivement rejetés par ceux-là même qui ont institutionnellement pour tâche de l’accueillir dans nos villes. Ils ont souvent fui la faim et les massacres. Dernièrement encore, puisqu’il paraît que l’Europe s’est embrasée du côté des Balkans, grâce à d’autres qui savaient exciter les « bêtes » de chez eux.

Mais il paraît, aux yeux des mercenaires de la stigmatisation bien de chez nous, des professionnels du baratin de foire (pardon aux forains), des Palin en tricolore, des Vanneste, Hortefeux, Lefebvre, Ciotti et d’autres qui ont aussi le pied dans la porte du remaniement ministériel à venir, que se sont eux. Sarkozy de Nagy-Bocsa (nom complet de notre Président) a baissé le pouce comme les Empereurs romains.

Vous voyez les étrangers au bout de la ville avec leurs caravanes et leurs Mercedes ? Ce sont eux, puisqu’on vous le répète ! D’ailleurs, ils sont en train de solder leurs baraques à frites pour s’acheter des maisons "Phénix", ça veut bien dire qu’ils préparent des gros coups. La carte, on s’en fout. Z’avez vu leur accent, z’avez vu comment ils s’habillent ? Des français comme ça, pas chez moi !

Quelques mots, quand même, à tous les amis aveugles de ces lois qui définissent comme pas français et dangereux à peu près tout ce qui n’a pas le profil « Neuilly-bienfaiteur UMP ». Un peu d’ammoniaque pour tous ceux qui bouclent les fins de mois en allant taper le voisin, en se glissant dans les files des Restos du cœur, tous ceux qui font des déménagements au black ou des ménages à 5€/h, en attendant de vendre leurs dents. Rien qu’une petite mise au point pour ceux qui sont positifs aux sondages bidonnés de l’IFOP et de tous ces sondeurs lancés par l’UMP, par exemple le fondateur d’Opinion Way, Cazenave, qui a commencé sa carrière au cabinet de Longuet, président du groupe UMP au Sénat et fondateur du groupuscule fasciste Occident.

Parce que j’en ai un peu assez de les voir se faire du mal en crachant dans le vent.

Karcheriser les villes et les campagnes en chœur avec leurs idoles à postillons ne les empêcheront pas de se retrouver un jour à la rue, sous l’insupportable regard des normaux.

Il suffit d’une perte d’emploi qui se décline en crise financière et affective. On ne peut plus honorer les traites, on ne peut plus tenir son couple, retenir sa vie qui part en miettes dans la bonde de l’évier, avec le fond de whisky.

Là où on peut vomir toute espérance, ils deviendront plus sales et paumés à chaque minute qui se barre sans retour. Ils se verront tourner autour du Pôle, avant de faire la queue devant les foyers d’hébergement. Ils se retrouveront contrôlés, tutoyés, bousculés, par cette même « police » qui assurait leur sécurité contre cette même armée des ombres dont ils font maintenant partie.

Ils seront obligés de dire merci au « rebeu » ou au « renoi » qui a encore un fond de rouge. Ils passeront plus de nuit à cuver qu’ils ne le souhaitaient, quand la cuite était joyeuse à encourager Jean-Marie et Nicolas et ses clones pour le nettoyage du quartier.

Une chance sur combien ? ...Déjà une chance sur quatre de se retrouver sans job. Appuyez bien sur le buzzer.

Ils seront encore en train de tomber, encore à ne pas supporter la dureté des nuits sur un banc, que Sarkozy de Nagy-Bocsa et sa meute sans muselière auront déjà inventé une nouvelle tranche de français à identité pas claire, et même franchement de trop. Nouvelles tendances profilées pour les Français bien blancs et provisoirement à l’abri, qui mettent toute leur haine à voter « Nettoyage et fric ».

Ce qui ne stoppera pas leur descente en aveugle, mais enrichira les vendeurs de serrures, les installateurs de digicodes et les dresseurs de chiens. Sans parler des promoteurs qui fabriquent et vendent des maisons en carton, avec d’énormes grilles autour. Sans oublier tous ces maires qui excellent à financer leur prochaine campagne de réélection en quadrillant les rues, désertes à sept heures du soir, de centaines de caméras de surveillance, et doublent leur pécule personnel avec de beaux billets de cinq cents, tous enregistrés sur un compte à numéro dans le paradis fiscal qu’ils veulent, absolument, supprimer, comme l’a d’ailleurs promis le résident élyséen qui racle les planchers.

Oui, vous, vous les pôv cons ! Vous vous casserez irrémédiablement la figure à écouter ces discours sacrificiels. Sous le carton ou dans la caravane, vous verrez bien que vous n’avez jamais été le chasseur. Trop tard.

Pendant ce temps, l’homme de la rupture avec le lien commun continuera à exciter ces français déjà bien brisés dont vous faisiez partie avant de n’être plus personne et presque plus rien.

Il continuera surtout à siphonner le holding France, votre star du rejet. Il transvasera, comme vous le suppliiez de le faire, l’argent des hôpitaux, des tribunaux, des crèches, des universités, des maternelles, des maisons de retraite, des foyers d’accueil, des salles de shoot, des centres sociaux, des centres culturels, des maisons de jeunes, vers sa base, ceux de chez lui.

Patrons qui se tairont, comme toujours, sur ce qu’ils font de ces masses d’argent qui leur tombent chaque année. On peut quand même avoir une idée assez claire de l’utilisation, vu qu’ils n’embauchent pas, qu’ils ferment les usines une à une pour que les actionnaires acceptent leur retraite-chapeau et leur salaire à six zéros, et qu’ils proposent de plus en plus à leurs salariés d’aller bosser comme des noirs dans des pays où on parle pas un français de souche, pour cinq kopecks la journée.

Trois ans de manche, c’est l’hôpital. Normal, vous êtes en phase terminale. Les cliniques vous ont rejeté, de toute façon. Vous commencez sérieusement à ouvrir les yeux. C’est rideau, Nicolas le Hardi a ouvert grand les vannes du pillage.

Ainsi les PDG d’hyper, vendus aux hedges funds US grâce à toutes ces portes grandes ouvertes aux capitaux depuis tant d’années par les dévoués politiques UMP et PS cherchant à assurer le lancement de leurs idées, et le financement de leurs maisons de campagne.

Il n'y a jamais un Lefebvre pour gueuler sur la racaille qui a lancé la tournante des prix. Etonnant, non ? Mais vous vous en fichez, on vous laisse plus entrer dans les temples de la conso. Vous puez trop.

Ainsi les salaires. Bloqués. Votre nouvelle star n’en dit jamais rien, mais ne rate pas une occasion d’augmenter le sien. Vous paieriez pour aller bosser. Mais vous êtes plus capable à force de vous faire tabasser et de dormir à la dure. L’autre fois, c’était le voisin, hein ! Il ne vous a pas même reconnu. Dire que vous lui avez offert une paire de tong avec la tête de Raoult dessus.

Ainsi le manège impuni de toute cette faune politico-ploutocratique qui s’ébat dans une endogamie croissante. Ce parasitisme social atteint des proportions faramineuses, à la mesure du taux de profit croissant arraché sur ton dos. La preuve, t’as craqué, même la haine ne t’a pas soutenu.

Toujours plus fort, toujours plus haut, toujours plus par la fenêtre. Les excommunicateurs ne disent rien sur cette plus-value qui saigne des milliers d’accidents du travail et de harcèlements chaque année. Mais ils militent pour tout privatiser.

Tu fonceras un jour sur le Rom du moment avec un t-shirt Nike pour drapeau. Ça c’est un pays de marque mon fils, pas un repère de rouges ! Non, toi tu ne fonceras pas, tu seras déjà six pieds sous terre dans le cimetière Leclerc.

Au fond de cette impasse puante où l’on t’a ramené, vu qu’il n’y a plus de place à l’hôpital, tu commences à vraiment te dire que les dîneurs au sein de l’enclave parasite mélangent un mépris à peu près total pour les idées politiques avec une addiction absolue à l’argent. Ils ont retourné l’essence de l’humain, de la République, les mots.

Tu le sais maintenant, il faut regarder les mains. Mais tout ça ne te concerne plus, vieux débris. Va-t-en ! Ou j’appelle les flics.

 

LC