Avant tout un peu d'histoire.

15 juin 2009

Avant tout, un peu d'histoire...

Un peu d'histoire: pendant mille ans, l'Allemagne n'existait pas. C'était une aire culturelle dont le dénominateur commun était l'allemand. Il y avait des royaumes, surtout à l'est, et des principautés, souvent épiscopales, comme à l'ouest et sur les bords du Rhin. Dans le nord, de villes libres, puissantes et richissimes avaient crée le premier réseau commercial: la Hanse (et oui, c'est le premier H des plaques d'immatriculation de Hambourg, Brême et Lübeck!).
A la tête de tout cela, un empereur, celui du Saint Empire Romain Germanique. Il était élu par les princes électeurs à Francfort, une diète siégeait à Ratisbonne pour régler les questions internes à l'Empire.

Quand Martin Luther commence à « semer la zizanie » en 1517 en clouant sur les portes de la chapelle du château de Wittenberg ses 95 thèses pour la réforme de l'Eglise, l'Allemagne s'embrase. Il est convoqué par l'Empereur Charles-Quint, puis excommunié. Pour beaucoup de petits princes, c'est l'occasion aussi de prendre leur indépendance par rapport à un pouvoir qui semble se mêler de ce qui ne le regarde pas: car l'apogée de l'Empire est aussi ce qui marquera son éclatement. A l'époque Charles-Quint règne autant sur les conquistadors d'Amérique du Sud que sur les confins des Sudètes.

Finalement les Etats Allemands appliqueront un principe de droit qui est une révolution pour l'époque: Cujus regio, ejus religio. Cela signifie que la religion de l'Etat sera celle de son prince. Les principautés épiscopales seront catholiques, les autres varieront selon celle de leur dirigeant, ce qui provoque parfois le trouble, avec des populations contraintes de se convertir à répétition. Au fur et à mesure, on accordera aux peuples le droit de rester de leur propre religion indépendamment de celle du prince. Au XVIIème siècle, le roi de Prusse, qui règne sur des marais paludéens, accueille les huguenots. L'immigration religieuse sera un bon filon exploité sans vergogne par les rois prussiens pendant les deux siècles suivants.

Quand Bismarck unira à marche forcée l'Allemagne, il n'est pas question de limer les différences entre les régions. Le fédéralisme, qui est le mode de gouvernement choisi en 1948, donne une large autonomie aux Länder. Et le droit de choisir leurs jours fériés selon leur tradition.

Tout ça pour dire que si vous voulez profitez de jours fériés, préférez les Länder catholiques!

CL