La burqua de Djamila, ne fait pas la Française!

La burqua de Djamila, ne fait pas la Française!

La burqua revient une fois encore sur le devant de la scène. Les politiciens sont de nouveau sur le front avec tout ce que cela implique… Mais qu’en est-il exactement ? Que revendiquent ces jeunes femmes françaises d’origine magrébine ? Que dit exactement le Coran ?

Depuis quelques années, en France comme un peu partout en Europe, des jeunes femmes se drapent dans une tenue foncée allant jusqu’à voiler complètement leur visage. En France, les services concernés ne recensent qu’environ 500 cas. Pour autant, le tapage médiatique fait autour de ces « tenues », force le citoyen que je suis à m’interroger.

Il y a quelques temps, Djamila drapée dans son martyre et ses divins bandages, demandait justice. Licenciée pour avoir porté le voile islamique à son travail, elle exigeait sa réintégration mettant sa foi en avant. Qui se permettrait de violer sa liberté de conscience ? Djamila invoquait « deux versets du Coran ». Allons-y voir donc…

Sourate 44, verset 31 : « Dis aux croyantes de baisser leurs regards, d’être chastes, de ne montrer que l’extérieur de leurs atours, de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines. »

Sourate 33, verset 59 : « Dis aux femmes des croyants de se couvrir de leurs voiles. »

Ainsi Dieu, parmi bien d’autres injonctions, ordonne à Djamila de baisser son regard et de se voiler. Elle se voile, mais elle ne baisse pas son regard, en tout cas pas à la télévision. Le Coran prescrit aussi, Sourate 4, verset 34 : « Les hommes ont autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu leur a accordée sur elle. » Djamila est au contraire pour l’égalité. Excellent choix, mais pas très coranique. Dans le même verset, il est dit : «  Si vous craignez l’infidélité de vos épouses, frappez-les. » Djamila est contre. Elle a raison. En fait, elle choisit dans le Coran ce qui l’arrange, ou plutôt ce qui nous dérange. Elle a trouvé dans le voile non pas la vérité coranique dont Djamila se fiche, nous venons de le démontrer, mais un point de rupture avec les autres Français. Tracer des lignes de partage derrière lesquelles on rassemble ses partisans, c’est la définition même de la politique.

Les maîtres qui inspirent Djamila sont les tenants d’un courant politique (l’islamisme) et elle remplit sa tâche de militante intégriste, pas ses obligations religieuses. Car le voile qu’elle a choisit dit tout de sa politique. Regardez bien le voile de Djamila, il truffe tous les journaux. Ce n’est pas n’importe quel voile. C’est un uniforme, l’uniforme des intégristes. La candeur démocratique ne doit pas se faire posséder par l’imposture. J’ai servi pendant une période au Maroc en 1978, ce voile était totalement inconnu. Les femmes se dissimulaient sous une pièce d’étoffe en laine posé sur la tête, tombant jusqu’aux chevilles et qu’on remontait au visage. Beaucoup d’autres, préféraient le Safsari en soie blanche ou la takrita, simple foulard carré noué au cou. Toutes les femmes se coiffaient ainsi au sud de la Méditerranée, musulmanes, juives ou chrétiennes. C’était le vêtement traditionnel comme le pantalon bouffant et la blouza boutonnée. Mais les voiles de bonne sœur chrétienne, comme celui de Djamila, personne n’en avait jamais vu… sauf sur les religieuses catholiques. Par contre, en Irak, surtout chez les Kurdes, dans quelques régions de Syrie, en Arabie Saoudite et généralement en Orient, il n’était pas rare qu’on s’encapuchonne de la sorte. Puis apparut le voile de Djamila. Sanglées de bandelettes, le visage encadré d’une guimpe telle des momies en leurs sarcophages, quelques jeunes filles brandirent ainsi leur piété toute neuve alors que leurs camarades garçons se laissaient pousser des barbes pubères. Un tonnerre d’éclats de rire accompagna cette bouffonnerie. Les filles qui singeaient les femmes des Frères musulmans égyptiens, on les baptisa les « frèresses », en arabe les khouanjias. Mais le rire se figea lorsqu’on vit les « frèresses »  et les barbus prendre progressivement le contrôle de la société civile, déclencher une atroce et interminable guerre civile en Algérie (200 000 morts), inventer la bombe vivante qui a New York, Bali, Aden et Jérusalem sème le deuil et la ruine qu’on sait.

Djamila et ses copines ne sont sûrement pas des poseuses de bombes, mais elles portent leurs uniformes. Sans le vouloir peut-être, elles les recrutent. Tous les voiles ne sont pas des kamikazes, mais toutes les kamikazes sont des voiles. Est-il urgent de les imiter ne serait-ce que dans leur costume ? Les musulmans les plus rigoureux, dans l’entre-deux-guerres et au-delà, incitaient leurs filles à se dévoiler, à s’occidentaliser. Ils savaient que le futur ne serait fécond qu’en se mettant à l’école de l’Europe, comme jadis l’Europe s’est épanouie en s’inspirant de l’Islam. Les intégristes eux, entendent combattre, chasser, détruire l’Occident. Ils le disent, ils le font. Djamila en portant leur uniforme, nous envoie ce message : je vous refuse, je ne veux pas vous ressembler, mon modèle, symbolisé par mon vêtement, réside à Médine au 1er siècle de l’ère hégirienne.

Il faut que Djamila comprenne qu’elle se trompe, qu’on l’a trompée. Qu’elle cause bien des tourments aux siens, car quand il la voit ainsi déguisée le Français pense : « Ils sont tous dangereux. » Le job comme l’appartement seront alors hors d’atteinte. Tes croyances, Djamila, garde-les dans ton cœur, ne les galvaude pas dans le métro et à la télévision. Jette cet uniforme de mauvaise augure, remplace-le, à la rigueur, par le foulard de tes grand-mères. Et, Djamila, tu n’as pas le droit de dire : je ne suis soumise à personne, seulement à Dieu. Car, Djamila, notre Coran, notre Torah, notre droit canon s’appelle ici Constitution, code civil, code pénal. C’est au droit que tu dois te soumettre. Car, l’aurais-tu oublié Djamila, nous vivons en France, chez les Français. Et, Djamila, si ton voile recouvre entièrement ton visage, comment peut-ont identifier ta citoyenneté ? Il y aurait alors les citoyens avançant à visage découvert dans un contrat social volontaire et librement consenti. Et puis il y aurait toi et tes consœurs ou ceux (qui sait, après tout ?) qui jouiraient du privilège d’évoluer en société dans une tenue qui leur garantisse l’incognito, comme durant cette brève période exceptionnelle de transgression qu’est le carnaval. Si un demandeur étranger refuse l’obligation administrative de décliner son identité vérifiable, c’est alors tout simplement de la triche. Il y a rupture de l’égalité républicaine. Celles et ceux qui viennent en France auront la chance d’évoluer dans un pays où les hommes et les femmes naissent libres et égaux en droits. Notamment le droit d’évoluer à l’air libre, de jouir de leur autonomie physique, intellectuelle et morale, prélude à un monde libre. A présent, Djamila, c’est à toi de jouer….Mais il faut que tu saches aussi que la candeur démocratique ne se fera peut-être pas posséder par l’imposture car tous les Français ne siègent pas à l’Assemblée. D’un autre côté si par hasard ou par lâcheté, le gouvernement t’autorisait à porter la burqua, je reste certain que tu aurais très rapidement des petits camarades : dans les manifestations et sur les photos des radars.

LC